Cher(e) toi,


J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.  Je commence par quoi ? 


Allez, je commence par la mauvaise.


La mauvaise nouvelle c’est que nous avons été contraints de mettre en pause la version gratuite de Flint. 

Tu sais, le petit robot jaune qui te donnait chaque matin une sélection personnalisée d’infos de qualité. Infatigable soldat depuis 2017, l’intelligence artificielle de Flint envoyait près de 5 millions de mails chaque année à ses abonnés. Face aux algorithmes de recommandation des réseaux sociaux qui nous enferment dans nos bulles, le soldat Flint faisait le pari de la diversité des sources d’information et de la qualité pour ses 24.000 abonnés. Tout cela gratuitement…


Bon. Je t’entends d’ici me couper la parole. Vas-y, arrête les violons. Explique-nous !


Ok.


Que s’est-il passé ?


Comme tu le sais si tu lis mes lettres depuis quelques temps, notre politique, à Thomas et à moi, a toujours été de jouer la transparence. Je vais donc t’expliquer les raisons de cette décision, même si ça doit nuire à notre image ou je ne sais quoi. 

De toute façon, je me fiche bien de mon image, tant que je reste honnête et que je peux me regarder dans la glace tous les matins. 

Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas ma seule règle de vie, être capable de me regarder dans la glace chaque matin et me dire : Est-ce que tu es fier de toi ? Est-ce que tu es là où tu veux être ? Est-ce que tu as tout fait pour réaliser tes rêves, être utile aux autres et suivre tes valeurs ? Bref.


Donc. 


Tout d’abord, histoire de rassurer les clients de Flint, c’est uniquement le service gratuit qui ferme ses portes temporairement, pas le service business. Ce dernier fonctionne en effet sur des algorithmes d’intelligence artificielle et des modèles données un peu différents. Je t’explique.


Pour évaluer la qualité d’un contenu et sa pertinence pour l’utilisateur, tout en respectant la diversité des sources, Flint utilise l’intelligence artificielle. Cette IA s’appuie sur un double modèle (je simplifie) : un modèle sémantique (c’est à dire la pertinence des mots dans un article par rapport à des centres d’intérêt), et un modèle social (c’est à dire, en gros, ceux qui aiment ces articles aiment aussi ceux-là). 


Ce modèle social s’appuie sur une base de données de 23.000 experts sélectionnés par Flint sur Twitter. Depuis 10 ans, Thomas et ses algorithmes, analysent leur comportement vis à vis de l’info pour identifier des modèles. Cette analyse permet de donner des scores qualitatifs complexes (qui tiennent compte du contexte par exemple) et d’expertise à des articles trouvés sur le web. 


Pour alimenter ce modèle social, nous avons utilisé, comme des milliers de chercheurs dans le monde, l’interface de Twitter. 


Il faut comprendre que Twitter était le réseau social le plus lisible par les chercheurs et les ingénieurs pour comprendre les dynamiques de l’info. 


C’est grâce à l’étude de Twitter que les chercheurs ont pu, par exemple, comprendre la mécanique de la désinformation. Twitter était devenu un champ d’étude indispensable pour comprendre et analyser les dynamiques du chaos de l’info, et pour trouver des parades. 


Nous avions la même démarche.


Et notre service gratuit d’appuyait en grande partie sur l’étude de ces données uniques au monde. 


Je faisais à l’époque partie de ceux qui militaient pour que Twitter devienne, comme Wikipedia, un bien commun de l’humanité, pas un jouet entre les mains de milliardaires. Bon. 


C’est finalement ce qui est arrivé. 


Quand Twitter a été racheté par Elon Musk en 2022, ce dernier a multiplié les gestes impulsifs. La plateforme est devenue beaucoup plus instable. La stratégie business et politique de plus en plus opaque… 


Et puis, en février 2023, la nouvelle est tombée : l’accès à l’analyse des tweets serait désormais payant. 


Les chercheurs et entreprises qui s’en servaient allaient devoir payer et passer d’une facturation de 0€ à …. plus de 40.000€ par mois. Sois 2,5 fois le chiffre d’affaires mensuel de Flint. Haha. 


Et nous avions 15 jours pour le faire. Panique à bord. Et pas seulement chez nous.


Des milliers de chercheurs se sont exprimés dans des tribunes pour s’en offusquer. 


Dans la foulée, des milliers d’entreprises ont fermé immédiatement leurs portes. 


Dans un silence assourdissant. 


Mais nous avons tenu. 


Tu ne t’es sans doute rendu compte de rien, d’ailleurs.


Pendant plusieurs mois, Thomas est moi (enfin essentiellement Thomas), avons travaillé comme des fous pour réinventer notre modèle algorithmique. Je te passe les détails. 


C’était titanesque. 


Il nous a fallu reconstruire en quelques semaines une technologie bâtie en dix ans. A deux. Enfin à un surtout (moi j’étais juste là derrière à l’encourager « vas-y Thomas ! » et à lui donner des bouteilles d’eau).


Et nous avons réussi. 


Mais aujourd’hui je peux te le dire, nous avons été à deux doigts de mettre la clé sous la porte.


Notre priorité a été de sécuriser, tout en améliorant, les robots de l’offre business. 


Comme je te l’écrivais plus haut, ils fonctionnent sur des modèles d’IA un peu différents du Flint gratuit. 


Donc l’impact a été nul. Ouf. 


Pour le modèle gratuit, c’était une autre paire de manches. Ce dernier est, je simplifie, plus généraliste, plus ouvert et plus souple. 


Il a fallu jongler avec des bouts de ficelle et des hacks pour faire tenir notre gentil robot le temps de trouver une solution.


Où en étions nous alors de nos réflexions sur Flint ?


Nous avons réalisé tout d’abord que nous n’étions pas nus. 


Nous avons collecté dans nos bases des dizaines de millions de données sociales sur des dizaines de millions de contenus d’information en anglais et en français. Nous avons pu bénéficier également des interactions de milliers d’experts et d’utilisateurs de qualité (c’est à dire toi) avec nos IA. Lesquelles ont pu, au fil des ans, générer énormément de données statistiques hyper-qualitatives sur ce qu’est un contenu de qualité par rapport à un domaine d’expertise. 


Données expurgées, bien sûr, de toute forme de données personnelles. Contrairement aux algorithmes des réseaux sociaux, les données personnelles ne nous ont jamais été d’aucune utilité. Donc nous ne les collectons et ne les traitons pas. Ce qui en dit long au passage sur tout le bullshit qui entoure l’idée selon laquelle « pour personnaliser ton expérience, nous avons besoin de voler tes données ! » Huhu.


C’est ce trésor de guerre qui nous a permis de reconstruire très rapidement un nouveau modèle. Sur la base notamment, de données artificielles générées par nos propres modèles. En quelques semaines ! 


Impressionnant. Bravo Thomas. 


Quand j’y pense, c’est fou. 


Et puis il y eu, dans le même temps, l’émergence des IA génératives comme ChatGPT, qu’on appelle les LLM (grands modèles de langage). Ces IA surpuissantes sont capables d’analyser en profondeur les contenus d’information. 


Pouvait-on les exploiter pour ajouter une touche de traitement qualitatif à la sélection de l’information ? 


Alors oui. 


Mais il s’est avéré que c’était plus complexe que ce que tout le monde pense. Tout d’abord ces modèles ne comprennent pas VRAIMENT l’info et font des erreurs. 


Mais nous avons tout de même eu des premiers résultats prometteurs. Qui nous laissaient penser que nous pouvions non seulement protéger notre ami Flint, mais peut-être le rendre encore plus pertinent qu’avant.


Différemment sans doute, mais c’était le sens de l’histoire. 


Et il nous fallait du temps.


Sauf que, il y a deux semaines, patatras.


Elon Musk a pris la décision brutale de couper tous les accès aux données sociales de Twitter. Et de limiter son usage à 600 tweets par jour. Tu en as peut-être entendu parler.


Alors nous n’utilisions plus Twitter que sous forme de frappes chirurgicales, mais c’était pour nous une surcouche qualitative importante, et surtout un dispositif de sécurité pour la version gratuite de Flint, plus sensible aux fake-news et aux risques de bulles de filtre que nos autres robots.


Sans ce garde-fou, Flint tournait toujours, mais nous ne pouvions plus garantir sa qualité à 100%. 


Alors nous avons fait un choix. 


Il nous fallait aller plus loin. 


Et pour ce faire, il nous fallait sortir de la zone de stress. 


Tu ne transformes pas un bateau si l’un de ses cales prend l’eau. Même si ce n’est pas beaucoup d’eau, l’urgence permanente occupe tout ton temps de cerveau. 


Et puis on s’est dit, c’est les vacances, c’est le meilleur moment de faire une pause. 


Pour le petit robot Flint mais aussi et surtout pour Thomas. 


Thomas n’a pas beaucoup dormi ces derniers mois. C’est un euphémisme.


Pour la petite histoire, quand tout ça nous est tombé dessus en février, Thomas s’est fait une entorse au bras. Ce qui veut dire qu’il a re-programmé tout Flint avec… une seule main ! 

Mais comme tu vois, nous sommes encore là, souriants, un peu fatigués, mais quand même fiers de nous. De nos valeurs. De notre capacité à nous réinventer. De notre ténacité à toute épreuve. 


Tu sais ce moment où tu te dis : bon, on est peut-être pas des génies du business mais qu’est-ce qu’on est résistants ! Haha. 


Bon, et la bonne nouvelle alors ?


Eh bien la bonne nouvelle c’est que nous sommes encore là et que nous avons plein de raisons de penser que demain va être extraordinaire. Et passionnant. 


Durant cette pause, nous allons réinventer la version gratuite de Flint. 


On veut se libérer du temps de cerveau pour explorer ce que peuvent apporter des technologies comme ChatGPT et les LLM à Flint.


Bon, on a déjà quelques idées, hein, sinon je ne t’en parlerai pas. On a même des morceaux de prototypes qui tournent. Et donc on est super super… excités. 


Increvables je te dis.


D’ailleurs, si tu veux nous aider dans ce chantier, envoie nous un message à contact @ flint.media !


Je t’embrasse. Merci pour ton soutien depuis le début. Je te devais bien cette lettre… et cette sincérité.


❤️ Benoit,
co-fondateur de Flint.
Flint

Cette lettre a été réalisée par Flint Business. Flint utilise l'intelligence artificielle pour te permettre de créer des newsletters intelligentes en moins de 5 minutes afin de partager les meilleurs contenus d'information trouvés sur Internet, et d'y apporter (si tu veux) ton expertise. Tu peux tester ce nouveau service pendant 30 jours en cliquant sur le logo Flint ci-dessus ! ☝️