Santé mentale et réseaux sociaux, les liaisons dangereuses


Cher(e) toi,

Accroche-toi bien à ta tasse de café. Ce dimanche, on va s’attaquer, toi et moi, à un groooos morceau. Un sujet sur lequel on dit a beaucoup de bêtises, moi y compris. Attention, on va parler adolescents et médias sociaux. Avec la question à un million d’euros : les réseaux sociaux sont-ils mauvais pour la santé mentale des plus jeunes ? Accessoirement on pourrait élargir aux plus âgés, mais rien qu’avec ce sujet je pense qu’on est bien en terme de prise de tête infinie.

❤️ Avant de commencer, si tu ne me connais pas, je me présente : je suis Benoît Raphaël, co-fondateur de Flint. Et chaque dimanche, je réfléchis avec toi sur la façon dont nous pouvons parvenir à penser par nous-mêmes dans le chaos de l'info. D'ailleurs, si on t'a fait passer cette lettre, tu peux t'abonner ici.

Dans cette édition, je te propose d'explorer avec moi le piège des analyses statistiques. On parlera aussi du prochain ChatGPT, de notre relation future aux machines (objets ou personnes ?), des jeunes  générations face à l'info payante, et de l'efficacité des masques (ou pas ?) maintenant qu'on a plus de recul sur la pandémie. ❤️

Pourquoi prise de tête ? Parce qu'essayer de trouver des réponses à cette question ça veut dire jongler avec les centaines d’études qui en parlent, plus les articles de presse, les reportages, les tribunes de spécialistees, et parce que c’est un levier idéal pour faire tourner à bloc la machine à "oulalah c'est l'apocalypse".



En revanche, ça permet aussi de découvrir d’autres enseignements très intéressants comme : le biais de confirmation et le biais d’autorité par exemple, mais aussi la règle (qui est de moi, donc absolument pas scientifique) selon laquelle “plus c’est compliqué à démontrer plus il faut se méfier des conclusions". Et ENFIN la règle ultime, la reine des règles pour apprendre à bien penser par soi-même : la règle des corrélations. Tu connais la règle des corrélations ? Non ? Tu connais Nicolas Cage ? Oui, ok, eh bien c’est pareil. Reste avec moi, je t‘emmène au pays des chiffres à virgule et des approximations.


Aloooors… par quoi commencer ? Je suis sûr que tu meurs d’envie que je t’explique ce que Nicolas Cage vient faire dans ce billet sur la santé mentale des adolescents. En fait il n’y a pas de lien direct, mais il me sembait important de t’informer que, selon des études comme on dit, à chaque fois que l’acteur américain est apparu dans un film, le nombre de noyades liées à une chute dans une piscine a explosé.

Bizarre non ? Moi je trouve ça suspect. Si tu ne me crois pas, regarde plutôt ce graphique très sérieux.



Même si ça parait complètement farfelu, il y a un bien un lien entre ces deux courbes. Il est mathématique.

On appelle ça une corrélation. La corrélation ça veut dire que deux tendances dans des chiffres suivent la même courbe. Et la règle scientifique qui suit cette mesure c’est que “corrélation n’est pas cause”. Ce n’est pas parce que Nicolas Cage apparait dans un film que les gens se noient dans la piscine. Enfin, en tout cas, personne ne l’a prouvé. Si tu veux t’amuser avec toutes les corrélations délirantes que l’on peut trouver avec les statistiques, je te recommande ce site hilarant (et néanmoins très sérieux) : Spurious Correlations, qui est aussi le titre d'un livre de Tyler Vigen.

On appelle aussi ça l’effet”cigogne”. L'effet cigogne désigne l'hypothèse erronée selon laquelle il y aurait une corrélation entre le nombre de naissances dans une région et le nombre de cigognes observées dans cette même région. Cette hypothèse absurde suggère qu'il y aurait une relation de cause à effet entre les deux variables, alors qu'en réalité, il s'agit simplement d'une coïncidence. Parfois il y a une cause cachée. Par exemple si Nicholas Cage était une crème glacée et pas un acteur, la cause cachée entre ses apparitions et le nombre de morts noyés dans une piscine pourrait être une vague de chaleur.

Alors bien sûr, quand je te le raconte comme ça, tu te dis “haha, oui trop bizarre”… sauf que les corrélations dangereuses, on en fait tous les jours. Même les scientifiques. Et bien entendu, certains médias, quand ils produisent ces sujets, tu sais, ceux qui commencent toujours par “selon une étude…”



Et il y a un sujet en particulier qui présente une énorme corrélation et qui rend tout le monde fou. C’est la corrélation entre l’usage des écrans par les ados et la dégradation de leur santé mentale. Tu peux remplacer écran par “Réseaux sociaux” ou “TikTok” et santé mentale par “Intelligence”, ou “suicide”, ça dépend des sujets, mais on trouve généralement toujours des corrélations qui nous font dire “ah ben oui, non mais c’est vrai ça, le smartphone est en train de nous préparer une belle génération de décérébrés dépressifs”.

Attention, le but de cette lettre n’est pas de te prouver que tu as tort (ou raison) sur ton analyse de l'évolution du monde moderne, mais de te faire réfléchir sur la façon dont nous raisonnons. Je t’apporterais quand même des éléments de réponse à cette question importante à la fin, rassure-toi. Mais revenons à nos cigognes.

Bon, en fait, je vais tout de suite de donner une première réponse histoire d’éviter que la question tourne en boucle dans ta tête en criant “Alors ? Alors ? Alors ?” . Alors, non, aucune étude ne prouve que l’usage des réseaux sociaux a un impact négatif sur la santé mentale.  Donc, sache-le, tu ne peux pas dire dans un dîner que les réseaux sociaux portent atteinte à la santé mentale des adolescents, que c’est un fait avéré parce que plein d’études ont été faites là-dessus. Non. Ce que ces études ont établi, c’est une corrélation entre les deux. Sauf, bizarrement, pour la Corée du Sud.



Je te parle de ça parce que j’ai pas mal bossé le sujet pour mon livre (qui sortira le 20 avril, tadaaa 🥳). J’ai consacré un chapitre entier à la question de l'impact d'Internet et des réseaux sociaux sur notre cerveau. J'ai trouvé des indices, mais j'en ai surtout conclu que la question de notre état mental relevait d'un faisceau de facteurs bien plus complexe que je ne l'imaginais. En fait, ça m’aurait bien arrangé qu’il y ait un lien de cause à effet, mais non, j’ai donc dû revoir pas mal de choses que j’avais prévu d”écrire. Jusqu’à ce que, il y a quelques jours, un scientifique écrive un long article pour expliquer que, études à l’appui, en fait si.

Et là, je me suis fait avoir à la fois par l’émotion, mais aussi par mes propres règles. Tu vas voir, c'est intéressant.

D’abord, je suis par exemple peu sensible au biais de confirmation, mais beaucoup trop au “biais de contradiction” (c’est moi qui invente le terme) : ça veut dire que  je vais systématiquement me ruer sur tout ce qui contredit mes opinions.

Ensuite, quand j’ai lu ça, je me suis dit “oh merde, il va falloir que j’envoie une correction en urgence à l’éditeur”. Tu la sens la fragilité intellectuelle du type qui est censé écrire un bouquin sérieux sur le sujet ?

Histoire de compliquer les choses, le scientifique en question, Jonathan Haidt, a coché toutes les cases de l'article sérieux (selon mon approche) :  il est professeur de psychologie sociale à l’Université de New York et a été considéré, par exemple, comme l'un des plus grands penseurs globaux par le magazine "Foreign Affairs" (selon Wikipedia). C’est un scientifique, il connait bien son sujet. Biais d’autorité direct. Je réfléchis moins.



  • Dans son article, il cite 200 pages de sources scientifiques (dont certaines que je connaissais), qu’il a listées dans un Google Docs super intéressant. Le document est là. Je te conseille d'ailleurs de le sauvegarder, c'est une somme précieuse de données sérieuses sur le sujet. 

  • Lui aussi dit aussi que corrélation ne vaut pas “cause”. Mais il ajoute que, des causes, justement, il en a trouvé dans 12 études sur 18. 

  • Enfin, il précise en substance: j’ai un biais, je pense que les réseaux sociaux sont mauvais pour les ados, mais je vais essayer d’être neutre. 

Bon. Du coup, moi, je fais quoi ? J’en fais un post sur LinkedIn. En mode “je suis trop content de me prouver que j’avais tort”.

Évidemment je ne re-vérifie pas TOUT parce que l’auteur, en plus, jongle avec plein d’études et articles, et qu’il présente ça comme sa théorie, donc je lui fais confiance tu vois. Pour aller plus vite, je demande à ChatGPT un bon résumé du bordel, et enfin, comment dire, disons le carrément, je bacle mon post et je publie.

A ma décharge, et c'est intéressant pour toi aussi, cela veut dire que même lorsqu'un article coche autant de cases, il faut se méfier.

Evidemment, tout le monde ou presque dans les commentaires a réagi en fonction de ses biais respectifs : entre le “ah mais oui, d’ailleurs Facebook le sait depuis longtemps”, biais de confirmation à mort, et le “mais non c’est pas les réseaux sociaux mais comme le monde va de pire en pire comment tu veux que nos ados ne soient pas déprimés?”, biais de négativité. Bref. Je n'étais pas super fier de moi.

Évidemment (bis), je me suis fais reprendre par l’équipe des vérificateurs de “C’est vrai ça ?” (que je connais bien). Sauf que leurs explications étaient encore plus compliquées que l’article de Haidt. Du coup je me suis énervé, mais c’est surtout parce que je savais que j’ai mal bossé.

On a fini par décricoter tout ça tranquillement en message privé avec l’un des vérificateurs (un non scientifique, mais pointilleux) et j’en ai conclu que les "révélations" de ce psyschologue social renommé étaient un peu légères. Il n'apporte pas d'élément nouveau dans son article (genre une étude qu'il aurait faite), il tire des conclusions sur la base d'études déjà connues et débattues, mais en cherchant à trouver des liens entre les données pour nous démontrer qu’il avait raison depuis le début sur cette question. Un peu comme l'enquêteur qui, dans les films sur les serial-killers, tire des fils de laine entre les photos d'une scène de crime.

Ça ne veut pas dire que sa parole n'a pas de valeur,
notamment quand il suggère que même en l’absence de causalité, il y a un faisceau d’indices qui doivent nous inciter au principe de précaution. Mais que sa méthode dessert son propos et ne nous aide pas à raisonner. Surtout lorsqu'il cite des études qui (quand on prend le temps de lire leurs conclusions), invitent elles-mêmes à la plus grande prudence.

Du coup, j’en ai tiré une autre théorie qui dit ceci : "plus c’est tiré par les cheveux et compliqué à vérifier, plus c’est suspect". Cette théorie n’a rien de scientifique mais au moins elle a le mérite de t’économiser du temps de cerveau. Si un chercheur a un truc à te prouver, il fait une étude claire, t’expose ses résultats, sa méthode et son contexte, et il les nuance à la fin dans le chapitre “discussion”. Sinon, c’est de la prise de tête inutile.



J’ai néanmoins découvert trois études clés en tirant le fil de cette pelote de laine. Elles devraient t’aider à prolonger la réflexion.

📚 L’étude de référence sur ce sujet, est celle d’Yvonne Kelly, parue en 2019 dans la revue prestigieuse “The Lancet”. Elle s’appuie sur une étude massive sur une cohorte de 10914 adolescents britaniques de 14 ans. L’étude conclut à une “association entre l'utilisation des médias sociaux et les symptômes dépressifs, plus forte chez les filles que chez les garçons”, dans certains cas, mais qu’elle n’est pas parvenue d’en déduire un lien de causalité. “L'ampleur de ces associations diminue lorsque les facteurs explicatifs potentiels sont pris en compte, ce qui suggère que les expériences de harcèlement en ligne, la quantité et la qualité du sommeil, l'estime de soi et l'image corporelle expliquent en grande partie les associations observées”. Tu vas me dire oui mais si tu ne vas pas sur les réseaux sociaux, tu ne te fais pas harceler en ligne. Oui, mais cela identifie plutôt un risque potentiel, qui peut t’atteindre (ou pas) via notamment les réseaux sociaux. Je te montre.

Dans le schéma ci-dessous, tu vois les chemins statistiques qui mènent de l'usage des médias sociaux vers un symptôme depressif. Plus le chemin est gros, plus l'association est importante. Si on retire tous ces chemins (manque de sommeil, harcèlement en ligne, faible estime de soi, faible image de son corps), la force du chemin tombe (flèche du bas).

 
 


En gros, si tu suis l'un de ces chemins, l'association entre usage des réseaux sociaux et santé mentale est fort, si tu ne le suis pas, l'association tombe à un niveau très faible. Tu vois la différence ? L’étude conclut ainsi : "Nos résultats mettent en évidence les pièges potentiels d'une utilisation prolongée des médias sociaux pour la santé mentale des jeunes.”

📚 Une autre étude que j’ai trouvé super intéressante. Celle d’un chercheur au nom absolument imprononçable et rigolo, Andrew Przybylski. Sa théorie s’appelle les Goldilocks. Il démontre par exemple que l’impact de l’usage de la technologie sur la santé mentale n’est pas linéaire, mais ondulatoire. Il peut être bénéfique, puis neutre, puis contre productif, en fonction du temps passé, du jour de la semaine, de l’usage spécifique ou du contexte. Encore une fois, pas de lien de causalité prouvé, mais une mise en contexte intéressante des corrélations.

Ici, tu vois 4 schémas correspondant à 4 usages : (a) Regarder la télévision et des films, (b) Jouer à des jeux vidéo, (c) Utiliser des ordinateurs, (d) Utiliser des smartphones (pour les réseaux sociaux).



En synthèse, il explique que généraliser ne sert à rien. Mais qu’identifier les facteurs, parfois cachés, parmet de trouver des solutions adaptées. Par exemple est-ce que c’est l’usage du smartphone qui pose problème ou le fait de l’utiliser pendant les cours, ou à la place d’une activité sociale ?

📚 Enfin, dernière étude à retenir,
celle de Alcott ("The Welfare Effects of Social Media" )- 2020), qui explore une autre méthode : on propose la déconnexion des réseaux sociaux pendant un mois comme un traitement et on regarde les effets sur les troubles mentaux comme pour un médicament. Résultat ? “D'un côté, la désactivation de Facebook a augmenté le bien-être subjectif, et 80 % du groupe de traitement ont déclaré que la désactivation leur avait été bénéfique. D'un autre côté, les participants n'étaient pas disposés à renoncer à Facebook.” Mais pourquoi la deconnexion était-elle bénéfique ? L’étude a été réalisée avant les élections américaines, très anxiogènes. Or, en se déconnectant de Facebook, les participants ont moins consulté les actualités. Encore une autre corrélation qui permet de nuancer et de s’interroger sur l’impact de l’info anxiogène, ou plus généralement sur le besoin de déconnexion.

Dans ce schéma tu vois les variations d'activités (assez faibles) de ceux qui étaient déconnectés de Facebook :



🧐 On pourrait aussi s’interroger sur l’usage "préoccupant" des réseaux sociaux par des personnes à risque (qui touche 4,5% de jeunes selon une autre étude) en tant que symptome plutôt qu’en tant que cause. Tu vois, autant de questions qui se posent…

🤓 On pourrait enfin s'intéresser aux points positifs de l'usage des réseaux sociaux, histoire d'équlibrer nos points de vue. Cette étude très complète ("Children and Adolescents and Digital Media" - L.Yolanda - 2016) liste les plus et les moins : 

"Les avantages basés sur des preuves identifiés de l'utilisation de médias numériques et sociaux incluent l'apprentissage précoce, l'exposition à de nouvelles idées et connaissances, des opportunités accrues de contact et de soutien social, et de nouvelles opportunités pour accéder à des messages et des informations de promotion de la santé. Les risques de tels médias comprennent des effets négatifs sur la santé du sommeil, de l'attention et de l'apprentissage, une incidence plus élevée d'obésité et de dépression, une exposition à un contenu et à des contacts inappropriés, inexactes ou dangereux, ainsi qu'une confidentialité compromise."

Et Alcott de conclure : “la trajectoire des points de vue sur les médias sociaux, avec une optimisme initial sur les grands avantages cédant la place à l'alarme sur les possibles préjudices, est une trajectoire familière. Des innovations telles que les romans, la télévision ou l'énergie nucléaire ont eu des trajectoires similaires”.

😅 Si tu n'as pas eu le courage de lire jusqu'au bout : 

Voilà. Donc, si tu n’as pas eu courage de lire jusqu’au bout, je te résume tout ça en trois lignes.

  1. Il y a bien une corrélation entre l’usage des réseaux sociaux et la détérioration de la santé mentale, mais pas de lien de causalité.
  2. Il y a bien des usages préoccupants des réseaux sociaux (et sur les réseaux sociaux), auprès notamment des personnalités les plus à risque, mais il y a aussi des usages positifs.
  3. Si c’est compliqué à démontrer, il faut se méfier.

Dis-moi ce que tu en penses (en répondant à cette lettre) et si tu as vu d'autres points  que je devrais creuser ou corriger.
💡 INSPIRATIONS

Ce que les machines sont et ce qu'elles ne sont pas...



Si tu n'avais qu'un article à lire cette semaine, ce serait celui-là. Ce très long article (en anglais, mais demande à chatGPt de traduire !), écrit par la journaliste Elizabeth Weil (en photo ci-dessus, retouchée par l'IA) est à conserver dans tes favoris et à déguster tranquillement.

De quoi parle-t-il ? De ce qui nous distingue des robots et des intelligences artificielles, mais surtout de COMMENT nous nous distinguons d'elles en tant qu'humains et de ce que ça implique. C'est passionnant, ça fait énormément réfléchir, et c'est intelligent.

Je te propose juste un petit extrait de ce texte. Il s'agit d'un échange entre l'auteure et Blake Lemoine, ancien ingénieur de chez Google sur notre futur rapport aux machines. Vertigineux...

Lemoine demande : "Disons que tu as une RealDoll  en forme de Carrie Fisher." Pour clarifier, une RealDoll est une poupée sexuelle grandeur nature. "Il est technologiquement trivial d'y insérer un chatbot. Il suffit de mettre cela à l'intérieur."

Lemoine marque une pause et, comme un bon gars, dit : "Désolé si cela devient troublant."

Je lui dis que ce n'est pas grave.


Il dit : "Que se passe-t-il lorsque la poupée dit non ? Est-ce que c'est du viol ?"


Je réplique  : "Que se passe-t-il lorsque la poupée dit non, que ce n'est pas du viol, et que tu t'habitues à cela ?"

"Maintenant, tu touches l'un des points les plus importants", déclare Lemoine. "Que ces choses soient ou non considérées comme des personnes - personnellement, je pense qu'elles le sont, mais je ne pense pas pouvoir convaincre ceux qui ne le pensent pas -, tout l'enjeu est que tu ne peux pas faire la différence. Ainsi, nous allons habituer les gens à traiter des choses qui semblent être des personnes comme si elles ne l'étaient pas."
🤖 NOS AMIS LES ROBOTS
Et voici Kosmos-1, le ChatGPTde Microsoft qui sait lire les images
microsoft.developpez.com - 10 mar.
Et voici Kosmos-1, le ChatGPTde Microsoft qui sait lire les images

On appelle ça le MLLM : un grand modèle de langage mais multimodal, c'est à dire qui implique la "vision". L'article souligne l'importance d'intégrer le langage, l'action, la perception multimodale et la modélisation du monde pour progresser vers l'intelligence artificielle générale. Le fait d'entrelacer les modèles permet à l'IA de mieux raisonner notamment (ce qui est une des grandes faiblesses de ChatGPT). Et de réussir des tests de QI...

GPT-4 arrive et promet un ChatGPT encore plus spectaculaire
numerama.com - 10 mar.
GPT-4 arrive et promet un ChatGPT encore plus spectaculaire

La multimodalité (voir ci-dessus) est justement ce qui devrait caractériser la prochaine version de ChatGPT, qui s'appuiera sur le nouveau modèle développé par OpenAI, GPT-4. C"est en tout cas ce qu'affirme le directeur technique de Microsoft Allemagne, Andreas Braun (Microsoft est l'actionnaire principal d'OpenAI). La rumeur parle d'une sortie imminente (mais bon tu sais les rumeurs...).

😽 MAÎTRISER CHATGPT


Bon, on a cartonné avec cette première formation Flint, je suis super fier !


L'objectif : t'offrir toutes les clés pour devenir un expert de ChatGPT, l'intelligence artificielle dont tout le monde parle (et sur laquelle on a dit un peu tout et n'importe quoi) et t'aider à maîtriser cet outil incroyablement puissant (mais plein de pièges).

Je continue mon exercice de transparence : La formation a permis de générer 21.000€ de chiffre d'affaires. C'est deux fois plus que nos objectifs les plus ambitieux. Du coup j'aimerais bien en proposer d'autres qui te soient utiles. Une formation aux statistiques ? Une formation aux bases du code pour implémenter ChatGPT dans tes applications ? Une formation aux générateurs d'images ? A la vérification de l'info ? Si tu as des idées, je suis preneur !

En revanche, on a essayé la pub sur Facebook et Twitter... Echec total !

On a aussi reçu des propositions de déploiement en entreprise, mais je t'avoue que je ne sais pas trop comment m'y prendre...

Si tu n'as pas encore essayé la formation, je te propose d'y accéder avec une réduction de 35% (valable pour 20 personnes seulement). 

Et si tu n'as pas les moyens de te la payer, si tu es au chômage ou étudiant(e) par exemple, envoie moi un mail, je te ferai une proposition. J'aimerais que cette formation soit utile au plus grand nombre.

👉 Pour lire les premiers témoignages et accéder à la formation, tu peux cliquer ici. 

🧠 LE CERVEAU ET NOUS
Comment le cerveau se modifie-t-il quand on apprend à lire ?
college-de-france.fr -  9 mar.
Comment le cerveau se modifie-t-il quand on apprend à lire ?

Si tu as de la place dans ton agenda le 15 mars, ne rate pas cette conférence donnée par l'un des plus grands chercheurs français en neurosciences, Stanislas Dehaenne, sur l'apprentissage de la lecture chez l'enfant. "Comprendre par quels mécanismes neuronaux nous apprenons à lire peut nous aider à mieux enseigner la lecture et à en mieux comprendre les difficultés."

🎙 LES GUERRES DE L'INFO
Les jeunes sont prêts à payer pour l'info, mais plutôt pour des créateurs indépendants
americanpressinstitute.org -  6 mar.
Les jeunes sont prêts à payer pour l'info, mais plutôt pour des créateurs indépendants

Une étude super intéressante réalisée par l'Americain Press Institute pour anticiper les futurs modèles économiques de l'info. Selon cette étude, En tout, 51% de la Génération Z (16-24 ans) paient pour ou font des dons aux médias d'information, et ce nombre augmente à 63% chez les jeunes Milléniaux (25-31 ans) et à 67% chez les plus âgés (32-40 ans). Les Américains âgés de 16 à 40 ans sont plus de deux fois plus susceptibles de payer pour ou faire des dons aux newsletters, vidéos ou contenus audio de créateurs indépendants (47%) qu'à des sources traditionnelles comme les journaux imprimés ou numériques (22%).

🧐 ESPRIT CRITIQUE ES-TU LÀ ?
C’est costaud mais voici le programme d’éducation aux médias de l'UNESCO
unesdoc.unesco.org -  7 mar.
C’est costaud mais voici le programme d’éducation aux médias de l'UNESCO

C'est un document complet de 400 pages qui est proposé par l'Unesco. "Ce programme novateur présente un cadre de compétences complet en matière d’éducation aux médias et à l’information, ainsi que des suggestions pédagogiques structurées pour les éducateurs et les apprenants. Il se compose de plusieurs modules détaillés couvrant l’éventail des compétences nécessairespour évoluer dans l’écosystème des communications d’aujourd’hui." Une future référence pour les professionnels de l'éducation ?

🥳 IL EST OÙ LE BONHEUR ?
Une étude de Harvard de 85 ans sur le bonheur a dévoilé le défi n ° 1 de la retraite dont «personne ne parle»
sain-et-naturel.ouest-france.fr - 11 mar.
Une étude de Harvard de 85 ans sur le bonheur a dévoilé le défi n ° 1 de la retraite dont «personne ne parle»

Si tu ne connais pas encore cette étude massive de Harvard, c'est le moment de le faire. Cet article s'appuie sur ses résultats pour repenser la retraite. Une autre façon d'aborder le débat sur les retraites qui empoisonne le pays depuis plusieurs semaines... Le défi n ° 1 de la retraite. En 1938, des chercheurs se sont lancés dans une  étude: Qu’est-ce qui nous rend vraiment heureux dans la vie ? Résultat : Les liens sociaux. Or, ceux-ci sont principalement stimulés par le travail. Comment envisager sa retraite alors ? Quelques conseils sur le tas : Découvrir de nouveaux passe-temps et activités / Maintenir une vie sociale active / Maintenir une routine saine / Planifier des voyages pour explorer de nouveaux endroits et vivre de nouvelles expériences / Garder un esprit ouvert et être prêt à essayer de nouvelles choses.

🧰 TROUVAILLES
Consensus : des réponses scientifiques à tes questions, grâce à l'IA
consensus.app -  9 mar.
Consensus : des réponses scientifiques à tes questions, grâce à l'IA

Que pense la science de tel ou tel sujet ? Y a-t-il consensus ? Quels sont les pour et les contre ? Ce nouvel outil de recherche appelé Consensus, utilise l'IA pour trouver des réponses dans des recherches scientifiques. L'utilisateur doit taper une question de recherche dans la barre de recherche, et l'application parcourt des millions d'articles pour fournir la conclusion en une phrase des sources les plus citées. Il propose aussi une sorte de "jauge" entre les "oui" et les "non" qui permet de se faire une idée du débat. Cependant, l'outil n'est pas forcément fiable, il peut avoir par exemple un petit problème avec la distinction entre la corrélation et la causalité, c'est-à-dire qu'il peut fournir des résultats qui montrent une corrélation entre deux facteurs sans établir de lien de cause à effet. Mais c'est super intéressant pour avoir une bonne liste de sources avec une synthèse des conclusions de chaque étude, en un seul coup d'oeil.

🙈 DES NOUVELLES DE SAPIENS
🇬🇧 Et si on reparlait de l'utilité des masques ?
theatlantic.com -  3 mar.
🇬🇧 Et si on reparlait de l'utilité des masques ?

Oui je sais, le sujet a été une des grosses prises de tête de la période folle de la pandémie de Covid-19, mais maintenant que les choses se sont calmées, les scientifiques ont un peu plus de temps. Une récente étude (publiée par la Cochrane Library) jette un nouveau pavé dans la mare en affirmant qu'il n'y a pas de preuves de l'utilité directe des masques pour ralentir la pandémie. Mais enfin ? Le chroniqueur de The Atlantic a donc appelé plusieurs sources "honnêtes et bien informées" sur la question des masques au cours des trois dernières années. Comme Jason Abaluck, professeur à Yale, qui a dirigé une étude massive de plusieurs millions de dollars sur le port de masques dans la communauté au Bangladesh. Laquelle a révélé que le port de masques à l'échelle de la communauté offrait une excellente protection, en particulier pour les personnes âgées du Bangladesh. "La couverture médiatique" de la revue Cochrane "a tiré complètement les mauvaises conclusions". Jose-Luis Jimenez, professeur à l'Université du Colorado à Boulder, qui étudie la transmission de maladies aériennes telles que COVID, est l'un des chercheurs les plus cités du pays sur la nature des aérosols. "Je pense que c'est de la poubelle scientifique", a-t-il déclaré à propos de la revue. Voilà de quoi occuper ton esprit critique pour ce dimanche ! Je t'ai mis le lien vers la version gratuite de l'article.

🇬🇧 Quand les chimpanzés sont meilleurs que les humains lors de tests cognitifs !
bigthink.com -  3 mar.
🇬🇧 Quand les chimpanzés sont meilleurs que les humains lors de tests cognitifs !

Cet article fascinant nous aide à prendre un peu de recul sur notre intelligence. Une étude de 2007 a montré que les chimpanzés sont bien meilleurs que les humains en matière de mémoire de travail, la capacité à se souvenir rapidement d'informations et à les appliquer peu de temps après. Les chimpanzés et les humains ont joué à un jeu dans lequel ils devaient cliquer sur des nombres affichés sur un écran dans un ordre spécifique. Les chimpanzés ont été beaucoup plus rapides que les humains pour accomplir la tâche, même après six mois d'entraînement.

🤓 PARTAGEONS NOS LECTURES
DIGITAL CONTENT - Le rapport sur le futur des contenus
digitalcontent.zyrosite.com - 10 mar.
DIGITAL CONTENT - Le rapport sur le futur des contenus

Écrit par trois spécialistes (Marie Dollé, Quentin Franque & Benoit Zante, dont je connais le travail sérieux) ce document est une étude approfondie sur 8 thématiques qui transforment la création et la diffusion du contenu en ligne. Tu y trouveras des enseignements, mais aussi une liste complète de ressources à mettre de côté, pour réfléchir à la façon dont nous allons, demain, écrire des articles, produire des podcasts ou des vidéos, grâce à l'intelligence artificielle. On y parle ChatGPT, Metaverse, podcast et deepfake... Il est plutôt destiné aux professionnels des médias, des startups, du marketing ou de la production. Et c'est un petit investissement (79€ pour la version complète et 29€ pour la synthèse). J'ai donc négocié avec Marie Dollé une promotion pour les lecteurs de cette lettre. Et elle a dit "ok !". Donc si tu veux le commander, tu peux utiliser ce coupon spécial "FLINT30" pour obtenir 30% de réduction (je ne reçois pas de commission sur les ventes...).

🗣 CONSTRUISONS CETTE LETTRE ENSEMBLE !
🤔 PARTAGEONS NOS REFLEXIONS

Construisons le nouveau Flint !



J'ai passé pas mal de temps à parcourir les contributions au questionnaire que je t'ai envoyé dimanche dernier sur un nouveau Flint, appelons le "FlintGPT", que nous pourrions construire ensemble à côté de l'actuel. Merci ! C'est super riche, incroyable !

Voici l'analyse de l'IA sur vos réponses à la première question : 


Après analyse des réponses fournies, voici les cinq principaux problèmes liés à la consommation d'informations aujourd'hui :

  1. La surabondance d'informations : il y a tellement d'informations disponibles qu'il devient difficile de tout absorber et trier ce qui est pertinent.
  2. La fiabilité des sources : la vérification de la fiabilité des sources peut être difficile et chronophage.
  3. La véracité de l'information : la désinformation, les fake news et les biais de confirmation peuvent rendre difficile la distinction entre les faits et les opinions.
  4. La pertinence de l'information : il est parfois difficile de trouver les thématiques qui nous intéressent en peu de temps.
  5. L'orientation émotionnelle de l'information : notre société s'est conditionnée aux informations soit neutres, soit orientées négativement, ce qui peut affecter notre vision du monde et notre bien-être.

Et voici la note de synthèse de l'IA aux propositions de "nouveau Flint" : 


Les participants ont émis plusieurs idées de services d'information. Certains ont exprimé le besoin de pouvoir recevoir une veille technologique pertinente et facile d'accès, de trouver des informations de qualité qui mettent en avant des personnes ou actions véritablement rares et intéressantes, sincères et authentiques qui ne soient pas liées à des effets de mode. D'autres ont souhaité un outil qui leur permettrait d'anticiper les tendances et de se former avec les early adopters pour rester à la surface de leur marché. D'autres encore ont émis le souhait d'avoir un "personal journaliste" qui leur raconte l'info qui correspond à leurs objectifs, leurs goûts, leurs doutes, etc.


Parmi les autres idées proposées, on peut citer : une synthèse d'articles de blogs et d'articles de revues spécialisées, une veille sur certains sites vis-à-vis des préférences de l'utilisateur, un service permettant de proposer de multiples structures de réflexion autour d'un sujet/thème particulier, un service qui fournirait des résumés d'articles dans une sélection Flint, une compilation de liens et de contenus divers que l'on veut "retenir" et classer par date, par tag/mots clés, par source, etc. Certains ont émis l'idée d'un service où l'on pourrait poser une question et obtenir une réponse structurée et argumentée qui renvoie sur des bibliographies d'articles.


Enfin, plusieurs participants ont exprimé le besoin d'un service qui leur permettrait de trouver des informations sur des sujets spécifiques et qui leur donnerait une synthèse de sources fiables et diversifiées pour se forger une opinion prenant en compte l'ensemble des angles de compréhension de ces sujets. Certains ont évoqué une application qui trierait les informations de tous les journaux en fonction d'un sujet ou de leur humeur du moment, une plateforme qui ferait une veille sur leurs sujets avec de courts résumés à chaque fois, un assistant IA coach neurofriendly et limitant le temps passé et le nombre de contenus vus sur un sujet pour enrichir sans noyer leur réflexion.

👉 Tu peux accéder à toutes les réponses dans ce Google doc ici. Et même t'en inspirer pour tes propres projets si tu veux...

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💛 Benoît
Flint

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