Cher(e) toi,

Tiens, aujourd'hui on va se faire du bien. On va s'autoriser un truc qu'on aime bien faire mais on nous a toujours dit que c'était mal. On va arrêter de culpabiliser et on va tous crier en coeur : "Tout ça c'est la faute des auuuuutres !" Ça fait du bien non ? Mais tu vas voir, j'ai mieux : c'est prouvé par la science.

❤️ Avant de commencer, si tu ne me connais pas, je me présente : je suis Benoît Raphaël, co-fondateur de Flint. Et un dimanche sur deux, je réfléchis avec toi sur la façon dont nous pouvons parvenir à penser par nous-mêmes dans le chaos de l'info. Dans cette édition nous parlerons : de la raison pour laquelle nous passons autant de temps à nous comparer aux autres sur les réseaux sociaux (première partie d'une série en deux épisodes !), de super outils d'intelligence artificielle pour nous aider dans nos lectures et notre travail, de notre capacité à ne voir que le mauvais côté de l'information, et de, hum, comment aider Flint à poursuivre sa mission. ❤️

Je ne sais pas si tu as remarqué, mais nous passons en moyenne six heures devant un écran, dont la moitié sur Internet. En moyenne, c'est 2h30 pour les Français. Dont plus de la moitié sur les réseaux sociaux.
Durant ces six heures, tu es bombardé d'informations dont une grande partie  te laissent un sentiment d'indigestion. On appelle ça la fatigue informationnelle. Elle touche un Français sur deux. On pense à tort qu'il s'agit d'un trop plein d'informations. Mais en réalité, il s'agit surtout d'un plein normal d'informations qui ne te servent à rien.

Je parle d'informations, pris au sens large, hein. Ça va du mail relou de ton collaborateur à 18h le vendredi qui te demande "Euh, Dominique, tu peux me forwarder le brief client ASAP ? Merci.", à ces vidéos (énervantes reconnais-le) de tes amis en vacances sur Instagram, en passant par ce reportage sur les Français qui n'en peuvent plus. Ou encore cette petite recherche Google innocente pour savoir si ces petits boutons rouges sur la peau c'est inquiétant ou pas. Et je passe sur le blanchisseur de dents à moitié prix sur Amazon qui, d'un coup, te semble une évidence.

Tu vas sans doute me répondre : rooooh, ça va, oui oui je sais, parfois je regarde des trucs sans intérêt, mais je me soigne. Avec un peu de discipline, je vais réussir à ne consulter que des trucs qui me sont VRAIMENT utiles. Tiens, demain par exemple. Promis. Oui mais sauf que...

Réfléchis.

Est-ce que tu sais ce qui t'est vraiment utile ? De quoi as-tu besoin comme infos pour vivre mieux ou travailler mieux par exemple ? Oui, je sais que la question parait stupide, mais reste avec moi, le sujet mérite d'être déroulé. Tu vas comprendre... Ça pourrait même te surprendre. En tout cas moi ça m'a donné le vertige.

(Histoire de mettre un peu de poésie dans cette petite enquête, j'ai demandé à une Intelligence artificielle de l'illustrer avec des dessins du gentil monstre Totoro) (Et si tu ne connais pas Totoro, voilà une super idée de visionnage de film sous la couette pour ce dimanche).

Comme je te vois sceptique, commençons par un truc simple. Quand tu as soif, tu bois de l'eau n'est-ce pas ? Et quand tu n'as pas soif, tu ne bois pas d'eau. Bien.



Mais à part boire de l’eau quand tu as soif, sais-tu vraiment de quoi tu as  réellement besoin dans la vie ? D’un point de vue un peu plus existentiel par exemple ? Tu n'obtiendras pas la même réponse selon que tu est disons, un moine bouddhiste, un adolescent en pleine découverte des joies et des déceptions émanant de la vraie vie, ou un adulte qui lui est en plein dedans et tente désespérément de réussir sa vie avant de faire son premier burnout (et de se tourner, au choix, vers le boudhisme, les antidépresseurs ou le, hum, snorkling peut-être) (je parle du snorkling parce que j'ai essayé à plusieurs reprises histoire de vivre l'instant présent tu vois, sauf que moi j'ai complètement paniqué).

Pour savoir ce dont il a besoin, l’être humain a inventé une technique étonnante : il regarde ce que fait son voisin.

Pourquoi fait-on cela ? Parce que, ont découvert les chercheurs qui s’intéressaient au sujet, le mimétisme comportemental est un facteur essentiel de l’apprentissage. Le bébé mime les gestes ou les grimaces de ses parents pour apprendre les émotions ou à faire des trucs importants comme marcher par exemple, ou ne pas mettre sa cuillère dans le nez au lieu de la bouche. Cette théorie développée par l’anthropologue René Girard dans les années 90 a été confirmée par les travaux de chercheurs en psychologie généticienne et en neurosciences qui ont mis en avant le rôle des “neurones miroirs” : “D'après leurs recherche, dès les premiers instants suivant la naissance, ces neurones qui font un lien entre les parties du corps des êtres observés par le nouveau-né à ses propres organes, sont le facteur essentiel de l'apprentissage.

En poussant la réflexion, ce mécanisme d’imitation permet aussi de générer des émotions partagées, voire des hallucinations collectives. Il est surtout ce qui te pousse à regarder ce que fait ton voisin afin de savoir si tu as réussi ou pas dans la vie. Je passe sur le fait que ton voisin fait exactement la même chose que toi, afin de t'éviter de sombrer dans un trou noir existentiel du genre : oui mais alors si mon voisin m’imite pour trouver un sens à sa vie et que je fais la même chose, où est le sens de la vie ? Hein ? Passons.

Ce phénomène d’évaluation sociale a été rendu populaire entre 1913 et 1940, par un dessinateur de presse new-yorkais, Arthur R Pop. Son “comic strip” s’appelait “Keeping Up With the Joneses”. Littéralement, en français : suivre les traces des Jones. La bande dessinée mettait en scène la famille McGinis, qui s'élevait dans la société en s'efforçant de " suivre " ses voisins, les Jones. Les Jones étaient des personnages invisibles, dont on parlait souvent mais qu'on ne voyait jamais. D’où l'expression "keeping up with the Joneses".


Avec l’arrivée d’Internet, ces chers voisins invisibles sont devenus beaucoup plus envahissants. Avec plus de 3 milliards d’humains publiant quotidiennement leurs aventures et leurs émotions sur les réseaux sociaux, nous sommes désormais encerclés par autant de voisins à imiter. Ce qui rend la tâche de notre cerveau beaucoup plus compliquée.

L’expression “keeping up with the Jones” aurait pu être remplacée par “Keeping up with the Internet” ou, plutôt : “Keeping Up With The Kardashian”. Si vous avez passé les années 2010 dans une grotte, la famille Kardashian est cette tribu américaine qui a influencé la planète entière en publiant à peu près tout ce qui lui passait par la tête sur les réseaux sociaux (avec une proportion considérable de photos en petite tenue).

Mais c’est finalement une expression un peu plus sérieuse qui a été popularisée : le FOMO. C’est l’acronyme de “Fear Of Missing Out”. En français, ça donnerait “la Peur De Rater Quelque Chose”, soit PDRQC, qui est beaucoup moins facile à prononcer.

Le terme a été inventé en 2004 par l’auteur et investisseur américain Patrick Mc Ginnis, dans un article pour “The Harbus”, le magazine de la Harvard Business School. McGinnis y fait référence à deux FO : le FOMO (la peur de rater quelque chose donc...), et le FOBO (fear of better options) (la peur qu’il existe de meilleures options). Cette dernière, selon lui, provoque, en plus du stress, de véritables blocages dans la prise de décision.


Le FOMO intervient donc quand tu as peur de rater une opportunité susceptible d’activer notamment l’un de ces fameux leviers fondamentaux qui déterminent ta capacité à survivre : la position sociale (le pouvoir), le sexe, la nourriture, et éviter le danger. A l’époque où nous n’avions que les Jones comme voisins et modèles, c’était plus facile. Mais depuis que Facebook, Instagram et TikTok se sont installés dans leur quartier avec les Kardashian, notre cerveau ne sait plus où donner de la tête si j’ose dire.

Depuis que les Jones existent, notre cerveau est confronté à une double tension cognitive qu’il, s’il n’y prend pas garde, peut l’amener à un état de saturation : d’un côté récolter les informations (auprès de ces voisins invisibles) pour déterminer ce dont nous avons besoin même si nous n’en avons pas besoin (mais qui sait ?), de l’autre pour identifier les infos nécessaires à la satisfaction de ces besoins.

Tension à laquelle il faudrait ajouter une autre nécessité, qui en découle : afin de décompresser, nous sommes aussi incités à chercher d’autres “informations” disons, hum, décompressantes. Le seul objectif des ces infos stupides est de faire baisser notre stress, comme les pandas mignons qui jouent avec un ballon, ou des informations "réconfortantes" qui défilent en masse sur Instagram du genre “Ne fais pas attention à ce que les autres pensent de toi”. Ou encore “la procrastination c’est mal". Ou mon préféré "Comment j’ai retrouvé la liberté en me levant à 5 heures du matin” (j'ai essayé, j'avoue).

L’information détox comme remède à l’information toxique, en quelque sorte. Mais qui reste toujours de l’information encombrante. C’est un peu comme si tu essayais de réduire le bruit d’un bébé qui hurle dans le train en le couvrant avec un bruit relaxant. Par exemple, le bruit de la mer. Ça soulage, mais je ne suis pas sûr que ça résolve le problème du bruit. Ça me rappelle la blague du type qui, stressé par sa mauvaise haleine avant un rendez-vous galant, s’était goinfré de bonbons à la sève de pin. Arrivée au rendez-vous, il ouvre la bouche pour dire bonjour mais la jeune fille lui répond: “c’est bizarre cette odeur, tu ne sens pas ? C’est comme si quelqu’un avait fait caca derrière un sapin”. Haha. Mais passons.


Toujours est-il est que cette obsession que nous avons de nous comparer aux autres ne nous fait pas que du bien. Si le mimétisme est un levier clé de notre apprentissage, il génère également beaucoup de stress. Or, nous l’avons vu, notre appétit insatiable de l’information est en partie provoqué par le stress. Pourquoi ? Parce que nous essayons de capter un maximum d’’informations pour nous donner le sentiment de contrôler le monde qui nous entoure.

Mais pourquoi sommes-nous autant stressés par l'observation des autres ? Je veux dire, on pourrait juste regarder les autres comme des amis ou des étrangers et continuer tranquillement notre vie sans avoir besoin de vérifier et de mesurer tout ce que font les autres. Surtout si c’est pour ensuite comparer toutes ces informations à notre propre vie.

Cette évaluation permanente du regard des autres peut également, si nous n’y prenons pas garde, nous éloigner de ce dont nous avons réellement besoin.

Qu’est-ce que le stress au fond ? Le stress c’est l’incapacité à décider de ce qui est important, particulièrement lorsque ces choix sont sont incompatibles. Notre cerveau fait ces choix tout le temps.

Le lien entre la consultation des réseaux sociaux et l’augmentation de l’anxiété, voire de la dépression, est discuté depuis longtemps. C’est un sujet compliqué, parce que les réseaux sociaux permettent aussi de découvrir de nouveaux horizons, de se faire connaître, d’exposer sa pensée et de la confronter aux autres, et donc d’apprendre. Mais ils excitent également notre syndrome des Jones. Et donc notre anxiété. Un bon moyen de vérifier ce paradoxe est de regarder ce qu’il se passe lorsque nous décidons de nous discipliner un peu, c’est à dire lorsque nous nous abstenons d’aller regarder ce que notre voisin poste sur les réseaux sociaux.

En 2018, une équipe de chercheurs de l’Université de Pennsylvanie a testé cette méthode auprès de ses étudiants. 143 d’entre-eux ont été assignés au hasard à limiter l'utilisation de Facebook, Instagram et Snapchat à 10 minutes, par plateforme, par jour (soit 30 minutes en tout, ou à utiliser les médias sociaux comme d'habitude pendant trois semaines (c’est à dire 2h30 en moyenne).

Résultats ? “Le groupe à utilisation limitée a montré des réductions significatives de la solitude et de la dépression sur trois semaines par rapport au groupe de contrôle. Les deux groupes ont montré des diminutions significatives de l'anxiété et de la peur de manquer quelque chose par rapport à la base de référence, ce qui suggère un bénéfice d'une auto-surveillance accrue.”

Conclusion des chercheurs : “Nos résultats suggèrent fortement que limiter l'utilisation des médias sociaux à environ 30 minutes par jour peut conduire à une amélioration significative du bien-être”.

Il y a donc un stade où l’effet découverte est remplacé par l’effet déprimant. On peut considérer que passé une certaine limite, il n’y a plus d’informations utiles à absorber et que l’on rentre dans une simple mécanique d’évaluation sociale ou de tentative de calmer son stress (face à une situation angoissante par exemple). Plus d’informations ne signifie pas mieux d’informations.

Ceci posé, pourquoi regarder ce que font les autres nous prend-il autant de temps ?
Pourquoi est-ce que ça nous laisse ce sentiment d'insatisfaction ? Et, surtout, pour en revenir à ma question posée plus haut : pourquoi cela nous stresse-t-il ? Parce que, comme nous l’avons vu, nous nous comparons en permanence aux autres. Et pourquoi nous comparons-nous en permanence aux autres au point d'avoir du mal à nous arrêter ? Parce que les autres, hum, nous stressent. Il y a une explication scientifique derrière ce phénomène. C'est ce que je te propose de découvrir dans la prochaine lettre ! Ah le suspense !

(Merci à l'IA de Midjourney pour les illustrations !)

❤️ SI TU AIMES CETTE LETTRE...
Tu te demandes peut-être comment Flint se finance, alors que le service est gratuit. Eh bien notre modèle, jusque là, est de proposer des services de newsletters intelligentes et de robots spécialisés aux entreprises et aux associations.

Mais cette source de revenus n'est pas suffisante pour nous permettre de continuer.
Construire une base de clientèle prend du temps, de l'argent et de l'énergie. Et Flint n'est pas encore parvenu à son point d'équilibre. Sa survie est donc menacée.



Pourtant, je suis convaincu de l'utilité de ce que nous faisons. C'est pour cela que je persévère depuis des années malgré les hauts et les bas que connaissent toutes les entreprises, surtout celles qui innovent et placent le sens et l'impact sur la société avant la recherche du profit. C'est pour cela que cette lettre est gratuite, et que le petit robot Flint découverte est également accessible à tous.

Et puis, ça compte énormément, le plaisir que j'ai à faire des recherches et à t'écrire, comme celui de partager avec toi, est irremplaçable. Je crois beaucoup à l'alignement des passions : faire ce que l'on sait faire, ce que l'on aime faire et qui est utile aux autres. Je n'ai pas l'intention d'abandonner.

Mais la réalité nous rattrape, et nous devons trouver des solutions pour continuer. Mais surtout pour aller encore plus loin dans notre combat destiné à nous aider à penser par nous-mêmes dans le chaos de l'information, et à nous donner les outils pour mieux nous informer, sans nous surcharger inutilement. Nous avons des milliards d'idées en tête. Toi aussi sans doute.

Nous allons devoir trouver des solutions radicales pour continuer. Je t'en parlerai dans la prochaine lettre. En attendant, je voudrais engager un échange avec toi sur ce que tu attends de Flint dans l'avenir, comment tu le rêves, et de quelle manière tu serais prêt à y participer. Juste 7 petites questions auxquelles tu peux répondre en cliquant ci-dessous. Je te donnerai les résultats la prochaine fois ! 

❤️ Merci !

👉 Répondre aux 7 questions (3mn de ton temps !)

🧠 LE CERVEAU ET NOUS
Pourquoi nous sommes autant attirés par l'imprévu
pourlascience.fr - 11 oct.
Pourquoi nous sommes autant attirés par l'imprévu

C'est une idée contre-intuitive peut-être. Mais si nous faisons une action dont l'issue est prévisible, notre motivation retombe. Par contre, si l'issue nous surprend, c'est autre chose ! L'explication se trouve dans notre cerveau et c'est fascinant. A quoi ça sert ? Les chercheurs pensent que le neurotransmetteur à l'oeuvre, la nanodrénaline, aurait une portée bien plus large, "incitant à prendre en compte les événements inattendus pour ajuster le comportement en fonction des attentes, et donc pour mieux anticiper les performances futures".

Pourquoi nous sommes fatigués mentalement
institutducerveau-icm.org - 18 oct.
Pourquoi nous sommes fatigués mentalement

Pourquoi sommes-nous plus impulsifs quand nous sommes fatigués. Pourquoi faisons-nous des burn-out et comment les expliquer ? Eh bien ce phénomène pourrait s'expliquer par un autre neurotransmetteur : le glutamate. En conditions normales et lorsque les tâches cognitives sont espacées, il existe un mécanisme spontané d’élimination, qui assure une régulation du taux de glutamate. Mais en cas de saturation, cette molécule s’accumule au niveau des synapses – les zones de contact entre deux neurones –, et, en trop forte concentration, devient nuisible, empêchant l’activation normale et le bon fonctionnement du cortex préfrontal latéral. Cette nouvelle découverte pourrait aider la recherche à aider à lutter contre le burn-out. En attendant, pense bien à espacer tes différentes tâches intellectuelles !

🤖 NOS AMIS LES ROBOTS
Un podcast entièrement créé par l'intelligence artificielle : l'interview imaginaire de Steve Jobs...
dataconomy.com - 22 oct.
Un podcast entièrement créé par l'intelligence artificielle :  l'interview imaginaire de Steve Jobs...

Et le résultat est stupéfiant ! La société Play.ht (qui propose des outils de lecture vocale par une intelligence artificielle) a créé une série de podcasts entièrement conçus par l'intelligence artificielle pour proposer des interviews improbables entre des célébrités (mortes ou vivantes) ou des personnages mythiques. Le script de l'interview est généré par le machine learning (l'IA formule les réponses et les questions sur la base des prises de parole des personnalités en question) (la technique n'est pas nouvelle...) et le tout est ensuite rendu avec des voix imitant celle de ces personnalités. Prochain podcast ? Une conversation entre Jésus et Einstein ! Bluffant. Artistique, instructif, parfois poétique. Mais qui interroge sur ses utilisations futures. Faire parler les morts ? Faire de fausses interviews ? Rendre la pensée des penseurs et des experts plus accessible ? Qu'en penses-tu ?

🎙 INFO & DÉSINFO

Tiens, sinon, quelques statistiques pour nous sortir de la déprime ce matin...



Oui parce que tu ne trouves pas que les Français sont un peu dépressifs en ce moment ?

Depuis que je suis parti vivre à Bali, je regarde les infos françaises (et LinkedIn en fait partie) avec un regard un peu ... différent, disons. Et plus je vis loin, plus mon regard sur l'info nationale me donne l'impression que nous vivons dans une forme d'hallucination collective. Le monde va mal. C'est de pire en pire. Nos enfants sont cons. On va tous mourir.

Il y a des problèmes et de vraies menaces : le dérèglement climatique, l'inflation (et la dette) plus ou moins contrôlée, la menace nucléaire en Ukraine. Ok. Mais prenons un peu de hauteur. C'est comme la dépression, on trouve toujours de bonnes raisons de déprimer et notre cerveau a tendance à ne retenir que ces infos. Or l'état dépressif n'aide pas à trouver des solutions.

Voici quelques statistiques qui peuvent nous aider à nuancer et sortir notre tête de notre burnout généralisé. On peut vouloir changer le monde mais on peut le faire sans déprimer !

🌞 Dans la civilisation préindustrielle, près de 90 % de la population mondiale vivait dans une pauvreté extrême. Entre 1950 et 2015, l'extrême pauvreté dans le monde est passée de 63 % à environ 9,5 %.

🌞 En Angleterre, à la fin du 15e siècle, seuls 5 % de la population étaient alphabétisés. En 1820, il était de 53 %, aujourd'hui, il est de 99 %.

🌞 Au niveau mondial, la part de la population ayant accès à une eau gérée de manière sûre est passée de 62 % en 2000 à 74 % en 2021, et l'accès à l'assainissement s'est amélioré, passant de 29 % en 2000 à 54 % en 2020.
🌞 Alors qu'en 1800, la grande majorité des pays avaient un PIB par habitant ajusté à l'inflation compris entre 500 et 2 000 dollars, aujourd'hui, la majorité de la population mondiale vit dans des pays dont le PIB par habitant est compris entre 4 000 et 63 000 dollars. L'augmentation de la richesse entraîne une augmentation de l'espérance de vie.

🌞 En 1800, pratiquement tous les pays avaient une espérance de vie égale ou inférieure à 40 ans ; aujourd'hui, seuls six pays ont une espérance de vie inférieure à 60 ans.

 Pour aller plus loin, je te recommande le livre de Hans Rosling, "Factfulness" qui démontre  que lorsque l'on interroge les plus grands experts sur l'état du monde, ils se trompent systématiquement en choisissant les chiffres les plus catastrophiques alors que la réponse est beaucoup plus positive... (sauf sur le climat !)

👉
Tu peux faire le test toi-même ici.

👇👇 Plus de sources dans l'article ci-dessous ! 👇👇

bigthink.com  -  21 oct.
🇬🇧 9 astonishing ways that living standards have improved around the world
🧰 TROUVAILLES
10 outils intelligents pour résumer, écrire et lire des articles gratuitement
twitter.com - 17 oct.
10 outils intelligents pour résumer, écrire et lire des articles gratuitement

Une liste proposée par Abhisheck, écrivain public, et dénichée par Thomas, mon associé chez Flint (et créateur des robots). Un créateur de formules excel, un robot qui résume les textes, un site pour trouver des livres gratuits, un autre assez bluffant pour rendre les articles payants... gratuits, un site pour créer des mode d'emploi super facilement, un site pour faire écrire des articles par une IA... Lesquels voudrais-tu voir implémentés dans Flint ?

🗣 CONSTRUISONS CETTE LETTRE ENSEMBLE !
🥳 Vous avez été 8274 à avoir lu la dernière lettre (soit 2000 de plus que la première, et 1000 de plus que la seconde). Sur un total de 19183 abonnés francophones ! Merci !
🤓 PARTAGEONS NOS LECTURES
youtube.com  -  18 oct.
La réalité toxique de la course au bien être
On nous enjoint à faire mille choses dans la vie pour la réussir mais dans le même temps à ralentir pour être en équilibre. Un talk très inspirant de Grégory Pouy.
lamutante.substack.com  -  22 oct.
Es-tu néophile ou néophobe ?
La nouveauté fait peur autant qu'elle attire. Comment continuer à vouloir innover tout en conservant le sens de l'équilibre ? Natacha Benard nous propose de découvrir cette newsletter de Noémie Aubron.
mariedolle.substack.com  -  22 oct.
Newsletters : le meilleur reste-t-il à venir ?
Jean-Marie Brodu nous partage cette newsletter de Marie Dollé sur le futur (incertain?) des newsletters. Je suis moi aussi un fidèle lecteur de ses billets. Je recommande !
🤔 PARTAGEONS NOS REFLEXIONS
Sur le Discord de Flint, Eric Solaci, "Le Papet" et Yann Cardaillac ont échangé sur les biais des scientifiques dans leurs études. Une conversation issue d'une fausse polémique (et une fausse info) lancée par un économiste sur Europe 1, alors que l'étude qu'il critiquait posait des questions beaucoup plus intéressantes : celle de l'intégrité des scientifiques (je parle de toute cette histoire ici).



Le Papet , sur l'engagement politique ou sociétal des scientifiques : "Un chercheur peut-il aujourd'hui rester dans la neutralité ? J'en veux pour preuve les communautés de scientifiques qui descendent aujourd'hui dans la rue pour alerter sur le sujets du réchauffement climatique dans le cadre d'actes de désobéissance civile. Dans ce cadre, comment garder sa neutralité ? Ne commet-on pas précisément un acte politique ?"

Eric Solaci, sur les biais d'opinion des chercheurs dans leur travail : "Est ce que l'étude [sur l'intégrité de scientifiques] compare ses chiffres avec ceux de la population ou des influenceurs médias ? Je trouve qu'il est difficile de savoir s'ils sont vertueux ou non sans comparaison. En d'autres termes, est ce qu'on touche quelque chose qui est intrinsèquement humain, ou d'un comportement via un biais ?"

Yann Caradaillac sur le même sujet : "C'est un gros problème de la recherche par exemple en socio et en sciences humaines, la rigueur des études est assez limite, notamment sur les panels et leur diversité, puis sur l'orientation des questions. De manière assez surprenante on constate souvent que les instituts d'étude sont plus rigoureux que les chercheurs sur la gestion de leur biais, et qu'ils ont vraiment des méthodes en place pour apprendre à poser des questions et à ne pas "attendre une réponse". (J'imagine qu'il y aussi un problème de financement de la recherche et que si les chercheurs le pouvaient ils feraient plus souvent appel à des instituts d'étude.)
 "Sur la pression du résultat (qu'il soit financier ou que ce soit celui qu'on se met personnellement) et à propos de l'influence des convictions, on se sous estime très souvent notamment parce qu'il y a un biais évident à demander aux gens: "êtes vous biaisés ?"

👉 Si ce n'est pas encore fait, tu peux rejoindre les 1000 autres abonnés sur le Discord de Flint !
💌 À PROPOS DE LA DERNIÈRE LETTRE
Dans la dernière lettre je t'ai parlé des intelligences artificielles "génératrices", c'est à dire capables de créer des illustrations à partir d'une simple description.

Certains d'entre-vous se sont amusés à jouer avec l'IA pour créer des oeuvres étonnantes. En voici quelques-unes :

Sébastien Descatoire :

"Sage visionnaire"

"Ville sans gravité"

Julien Bénéteau :

"Nancy"

Pierre Abruzzini l'utilise déjà pour son travail (il est producteur de films) :

"Alors sur cette histoire d'IA", écrit-il... "Ben nous on commence à plonger dedans.
Notamment pour les vidéos avec des speakers en fond vert pour lesquelles on créait avant des fonds 3D maisons...
"Désormais on demande à Midjourney et les résultats sont dingues. (On utilise le tableau au mur comme s'il était un écran qui diffuse des infos...)
"On attend la même chose en vidéo avec impatience pour pouvoir enfin faire des films "vision" (comme on dit) avec autre chose que ces affreuses images de stock que toutes les marques utilisent.... Chaque film aura alors sa patte, et son côté unique. Alors après tout pourquoi l'IA ne viendrait pas en renfort de notre créativité pour le tout venant graphique, qui disons-le, n'est pas de l'art ;-)"

"Galloping Inflation Office"

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Flint

Cette lettre a été réalisée par Flint Business. Flint utilise l'intelligence artificielle pour te permettre de créer des newsletters intelligentes en moins de 5 minutes afin de partager les meilleurs contenus d'information trouvés sur Internet, et d'y apporter (si tu veux) ton expertise. Tu peux tester ce nouveau service pendant 30 jours en cliquant sur le logo Flint ci-dessus ! ☝️