Cher(e) toi,

Ce matin je voudrais t'emmener en voyage. Un voyage au pays de l'intelligence artificielle. Mais pas n'importe lequel. C'est un peu comme revenir dans une petite ville en construction après quelques années et observer ce qui a changé. Pourquoi ? Parce que BEAUCOUP de choses ont changé. Et très rapidement. C'est pour cela qu'il faut que l'on en parle tous les deux.

❤️ Avant de commencer, si tu ne me connais pas, je me présente : je suis Benoît Raphaël, co-fondateur de Flint. Et un dimanche sur deux, je réfléchis avec toi sur la façon dont nous pouvons parvenir à penser par nous-mêmes dans le chaos de l'info. Dans cette édition nous parlerons : de l'intelligence artificielle face à l'humain, du cerveau face à son âge, des fausses informations face à ... ta famille ! des bienfaits du silence face au bruit informationnel, et d'un super outil gratuit très pratique ! ❤️

Il y a quelques années, on disait que nous étions passés de l'hiver de l'intelligence artificielle à la fin des années 80-90 (c'est à dire d'une longue période sinistre où tout le monde tournait plus ou moins en rond) à son printemps. Tu sais, ce moment, entre 2017 et 2020, où tout le monde parlait de ses possibilités et racontait aussi souvent n'importe quoi, comme par exemple qu'elle allait nous remplacer.

Aujourd'hui nous serions, passés disent certains experts, à l'été de l'IA. Une saison un peu folle où les chercheurs et ingénieurs commencent à récolter les résultats de toutes les initiatives lancées dans le domaine. Ces résultats sont aussi exaltants que perturbants.

Alors il faut que nous parlions sérieusement de l'intelligence artificielle et de ses progrès renversants. Et aussi des nouvelles questions que cela pose. Tu es bien accroché(e) ? Je te propose un petit tour d'horizon. Tu vas voir, ça donne un peu le vertige.


(👆Ci-dessus "La terre est bleue comme une orange", le poème d'Eluard illustré par l'Intelligence artificielle Dalle-E)

En Août dernier, un type comme toi et moi qui n'était pas un artiste avant qu'il ne découvre l'intelligence artificielle "artistique" (et sans doute pas plus après, mais il y a débat), a remporté le premier prix d'un petit concours d'art aux Etats-Unis. L'oeuvre s'appelle "Théâtre d'Opéra Spatial", et était vendue au prix de 750$. Pour générer ce tableau numérique, l'auteur, Jason Allen, a simplement entré une phrase dans l'interface d'une IA génératrice d'images. Cette phrase, hum, c'était plus ou moins : "Théâtre d'Opéra Spatial" en anglais, suggère-t-il sans plus de précisions.



L'outil qu'a utilisé Jason Allen s'appelle Midjourney. Il fait partie, avec Dall-E et Stable Diffusion, des nouvelles plateformes d'Intelligence Artificielle dites "créatives" (le terme est débattu), c'est à dire capables de générer des images souvent très réalistes à partir de simples instructions, appelées "prompt". Avant de t'écrier "ouais ouais c'est nul, il n'y aucune émotion !", je t'invite à tester par toi-même et à jouer avec ces petits robots "artistes". J'y ai passé quelques nuits et je reconnais que c'est carrément fascinant.

Ce n'est pas la première fois que le monde de l'art et de l'intelligence artificielle se percutent. Le collectif français Obvious avait déjà défrayé la chronique en 2018 lorsque l'une de ses oeuvres, générée avec une autre technologie (la technologie GAN), avait été vendue 432.500$ aux enchères chez Christie's. Mais il y avait beaucoup plus de travail et d'intention derrière. Aujourd'hui, n'importe qui peut générer une oeuvre d'art à partir d'une seule commande, et grâce à une nouvelle technologie appelée le "Diffusion model". Mais est-ce encore de l'art ? Encore faudrait-il définir l'art. Le débat est ouvert, il n'est pas nouveau (souviens toi de l'Urinoir de Marcel Duchamp en 1917) et il est toujours aussi vertigineux. Tu peux écouter cette passionnante émission de France Inter sur le sujet.



Et on n'a pas fini d'en parler ! Meta/Facebook a publié récemment le résultats de ses recherches pour créer une IA qui génère des vidéos hyper-réalistes à partir d'un simple texte...

Mais ce débat n'est sans doute pas le bon débat. L'art est une démarche humaine, elle relève d'une intention, celle d'interroger. Les artistes ont à leur disposition différents outils, dont aujourd'hui l'intelligence artificielle. Certains s'en emparent déjà.

Le véritable impact économique de ces nouveaux outils concerne l'avenir des illustrateurs. Puisque l'on peut désormais générer n'importe quelle image gratuitement pour illustrer un article ou une affiche, pourquoi encore faire appel à eux ? Au passage, l'arrivée de ces générateurs automatiques pose également des questions sans fin de droits d'auteur. Si le robot a été entrainé sur des millions d'images d'artistes, ces derniers ne devraient-ils pas toucher quelque chose ? Non, on n'a vraiment pas fini d'en discuter. Tu peux lire (ou mettre de côté) cet article d'ActuaLitté qui fait une bonne synthèse du débat.

Un illustrateur a fait quelques tests et écrit un article passionnant sur le sujet, dans lequel il conclut : "ce n'est pas parce que vous avez un bon outil que vous êtes un bon artiste".

D'autres préfèrent une autre approche, en mode, hum, "destruction créatrice". Si le robot excelle dans l'exécution, l'humain pourrait-il inventer un nouveau métier ? Celui de la création de "prompts", c'est à dire la commande qui permet de créer les plus belles oeuvres. Eh bien, crois moi ou pas (enfin, si, crois moi), un site de vente des meilleurs "prompts" est déjà en ligne.  Certains appellent déjà ça, le "Prompt Art"...

Si tu veux des conseils pour écrire les meilleures commandes capables d'obtenir les meilleurs images, il y a des tas de sites qui le permettent, par exemple ce guide, ou encore ce générateur automatique de prompts.

Alors si tu ne sais pas quoi faire ce dimanche, je te laisse jouer avec ces trois outils (mon préféré est Midjourney dont la communauté est très active sur Discord) et me dire ce que ça t'inspire. Envoie-moi aussi tes oeuvres, je le publierai la prochaine fois dans cette lettre !
👉 Dalle-E 2
👉 Midjourney
👉 Stable Diffusion

Haha, je te voyais venir ! Cette éternelle question revient depuis que l'on parle de l'intelligence artificielle. Elle fait même faire aux médias quelques mémorables erreurs comme avec cette fausse histoire de robot devenu CEO d'une entreprise chinoise. Il n'existe pas encore ce que l'on appelle d'Intelligence artificielle autonome (ou "générale"), c'est à dire capable de penser globalement les problèmes. La plupart des IA, comme Flint par exemple, sont des boîtes à outils, chaque outil réglant un problème à la fois. Mais les récents bons réalisés par ces nouvelles technologies nous en rapprochent.

Plutôt sceptique il y a quelques années, le chercheur Français Yann Le Cun (qui travaille aussi pour Meta/Facebook) vient de publier un "papier" posant les bases de ce que pourrait être ce type d'intelligence. Il s'appuie notamment sur le fonctionnement du cerveau. Son idée : reproduire et faire travailler ensemble différents centres similaires à ceux utilisés par notre cerveau pour apprendre, prédire et prendre des décisions. Le texte est très difficile à lire, mais il reste fascinant. Et un peu inquiétant. La question étant toujours : oui mais pour faire quoi ?

Je sais que tu n'auras aucun mal à imaginer les usages toxiques, donc je vais me concentrer sur le positif.

Plusieurs applications "positives" peuvent être imaginées : les voitures autonomes, bien sûr, la santé (les exemples sont nombreux), mais aussi la capacité de l'IA de faire preuve d'expertise pour nous aider à mieux englober la complexité d'un problème. Sur ce dernier point, on n'y est pas encore, mais presque...

Regarde, par exemple, les récents développements dans le domaine de ce qu'on appelle les "Large Langage Models" (LLM : larges modèles de langage, en français), dont tu as peut-être entendu parler. Le plus connu est GPT-3, inventé par Open AI (financé en grande partie par Microsoft), ce modèle est capable d'écrire une histoire ou un article avec un rendu très cohérent. Pour l'instant, ce genre d'outils est incapable de produire une analyse en profondeur, mais est dejà très efficace pour résumer un problème et écrire des banalités à son sujet. Je m'étais amusé à faire un test ici, démontrant par là-même que la plupart des articles produits en masse sur Internet, souvent pour répondre à des objectifs marketing, ne dépassent guère le niveau d'analyse très superficiel de GPT-3... C'est très utile pour créer des contenus sans valeur ajoutée d'analyse (comme une brochure...) et gagner du temps sur l'analyse (humaine celle-ci). À condition de faire attention à son usage.



Car à ce stade, une question se pose : lorsque l'intelligence artificielle écrit un article, dans quelle mesure pouvons nous être certains qu'elle raconte la vérité ? Alors on n'en est pas sûr. Sur son site, les créateurs de GPT-3 expliquent que l'IA s'appuie sur une large base de connaissances accessibles sur Internet, mais non filtrée. Ce qui l'amène parfois à "inventer" lorsqu'elle n'a pas la réponse ou qu'elle n'est pas sûre. Ça existe aussi chez les humains, on appelle ça la "confabulation"... Ce biais "créatif" de l'IA peut être  plus ou moins réglé en amont, précisent les créateurs de GPT-3. Mais quand même...

Des chercheurs ont même analysé le risque qu'a l'IA de mentir lorsqu'elle écrit des articles ou lorsqu'elle répond à des questions. Résultat ? Le meilleur modèle de génération de langage (GPT-3) donnait des réponses justes pour 58 % des questions, tandis que la performance humaine était de 94 %. Plus étonnant : plus le modèle est large (plus de données) plus il a tendance à donner de mauvaises réponses ! Une autre étude de l'Université de Stanford obtient les mêmes conclusions sur les biais racistes ou sexistes. Peut-on contraindre l'IA a répondre de façon "morale" ?  Deepmind (Google) tente d'y répondre en proposant d'imposer des règles morales à son nouveau modèle... mais est-ce à une entreprise privée de décider de ce qui est moral ou pas ?

Nous sommes encore donc loin d'une Intelligence artificielle qui pourrait être autonome, mais les progrès réalisés par les derniers modèles, notamment grâce à ce qu'on appelle les "Transformers". Non non, rien à voir avec les robots qui se transforment en camion. Il s'agit d'une technologie d'apprentissage profond (utilisant les réseaux de neurones donc) qui permet à l'IA d'apprendre beaucoup plus vite, sans avoir, par exemple, à suivre l'ordre des mots dans une phrase. C'est cette technologie (inventée par Google) qui est utilisée par les larges modèles de langage comme GPT-3.

Résultat ? Le rapport de Stanford a analysé sur plusieurs années les performances de l'IA dans la compréhension de texte. Or ses capacités sont  désormais supérieures à celle d'un humain :

"L'IA dépasse déjà de 1 à 5 % les niveaux de performance de l'homme compréhension de lecture de base, comme SuperGLUE et SQuAD, de 1 à 5 %.

Mais le rapport ajoute: "Les systèmes d'IA ne sont toujours pas en mesure d'atteindre les performances humaines sur des tâches linguistiques plus complexes."

Par tâche complexe, le rapport entend : la capacité de lire entre les lignes d'un texte lorsque les infos sont incomplètes. Mais dans ce domaine, qu'on appelle "l'inférence abductive", l'IA était inférieure à l'humain de 9 points en 2019. En 2021, cet écart n'était que de 1.

Pour t'amuser à comparer tes compétences avec celles d'un robot, tu peux faire ce petit exercice super énervant ici (en anglais). Comment jouer ? La machine te donne un mot et tu dois deviner celui qui vient après ! A cet exercice de devinette, le robot est sans doute déjà meilleur que toi...

Par contre, il n'est toujours pas capable d'aller au-delà des mécanismes superficiels de la pensée.

Voilà ! Après ce petit voyage au pays de l'été de l'AI, tu dois te poser des milliards de questions. Par exemple donc : le robot va-t-il me remplacer ? La réponse à cette question est complexe, il faudrait d'abord définir l'intelligence, mais je te propose de la prendre autrement. L'IA est un outil, censé être au service de l'humain. En général pour lui faire gagner du temps ou pour l'aider à réaliser des tâches complexes. La question que je te pose est la suivante : si tu as peur d'être remplacé, cela signifie-t-il que tu es un outil ou un créateur ? Et si tu es un outil, au service de quel projet ou de quel système l'es-tu ? Et demain, qui veux-tu être ? Un créateur ou un outil ?

Je te laisse méditer tout ça et me faire part de tes réflexions !

❤️ Benoît

Dans les trois prochaines rubriques, je partage avec toi les infos, outils et analyses dénichés par 4 robots que j'ai entrainé sur des thèmes aussi variés que "la guerre de l'information et des écrans", "le rôle des algorithmes dans notre vie", et "mieux connaître notre cerveau". Les trois sujets sont liés, ils nous amènent à réfléchir sur notre indépendance d'esprit et sur notre capacité à vivre heureux et informés dans le monde chaotique et complexe qui nous entoure.

Le Washington Post propose une longue liste de conseils de scientifiques pour t'aider à t'en sortir au cours d'un repas tendu... Je t'ai sélectionné les 5 les plus intéressants. Qu'en penses-tu ?

1) Commence par l'amitié ou l'amour, pas par les faits :
Vise le cœur, pas la tête. Si les faits fonctionnaient, il n'y aurait pas besoin d'avoir cette conversation.

2) Ne te laisse pas envahir par les émotions :
Respire profondément et essaye d'évacuer les émotions que tu ressens en raison de la désinformation. Oui je sais c'est pas facile.

3) Fais en sorte que tes réponses en ligne soient courtes :
Sur les médias sociaux ou dans un groupe WhatsApp, ne submerge pas les autres d'informations. Partage un lien vers une source crédible, puis passe à autre chose.

4) Demande: Où as-tu appris cela ?
Au lieu de dire à quelqu'un que ce qu'il croit être vrai est faux, demande-lui où il en a entendu parler pour la première fois.  Partage également tes sources et dis pourquoi tu leur fais confiance.

5) Parle de l'argent qui se cache derrière la désinformation :
Lorsqu'une personne croit à une théorie du complot, il peut être utile de lui demander : à qui profite le fait que tu y croies ? Qui collecte des fonds ou gagne de l'argent grâce à l'audience qu'il s'est constituée à partir de cette théorie ?

6) Ne vise pas celui qui a partagé la fausse info, mais les autres:
La personne qui a partagé la fausse information en premier sera toujours la plus difficile à convaincre. Pense plutôt à toutes les autres personnes qui lisent le message. Les gens sont moins susceptibles de croire aux fausses informations lorsqu'ils voient que d'autres ont été corrigés.

👉 Lire l'article en entier (en anglais)

🧘 C'est en m'initiant à la méditation que j'ai réalisé à quel point mon cerveau était agité et qu'il passait d'une idée à une autre sans arrêt. 6000 pensées par jour !

Comprendre cela peut nous aider à résister face aux écrans qui nous incitent à la dispersion et au bruit.

Tout se passe dans le cerveau.

🎧 Le bruit c'est quoi dans notre civilisation connectée ? C'est de l'information mais c'est surtout de l'interruption.

📲 On débloque son smartphone entre 80 et 110 fois par jour, pour environ 2600 interactions.

🥱 On est plus sensible aux interruptions provoquées par les écrans lorsque l'on est impulsif, stressé ou quand on manque de sommeil.

🤫 De fait, le silence est une tendance montante chez les plus jeunes générations, analyse Marie Dollé, qui souligne l’émergence d’expériences “silencieuse” notamment sur les réseaux sociaux (en refusant les appels notamment).

🫥 En fait, ce que cherchent à faire ces générations hyper exposées (jusqu'à 7 heures d'écran par jour) ce n'est pas tant d'éviter le son que d'éviter d'être interrompus.

🌳 On réfléchit plus en profondeur dans le silence que dans le bruit.

Et l'information est le bruit du XXième siècle.

🧐 Le bruit c'est aussi quand on s'informe trop avant de prendre une décision. Des études montrent que passé un certain seuil, trop d'informations, même de qualité, dégradent la prise de décision.
😅 Ça t'arrive ?

En face, le silence crée de la rareté. Donc de la valeur.

Et le silence, ça se travaille.

Lire un livre papier, c'est plus de silence comparé à un texte avec des liens.

Le silence favorise l’écoute.

🤐 Les personnes silencieuses en réunion sont les plus efficaces et souvent les plus intelligentes, écrit le chroniqueur Tim Denning.

👂 L'écoute libère une hormone dans le cerveau (l'ocytocine) qui favorise l'intelligence émotionnelle et améliore même nos capacités immunitaires.

(Si tu veux aller plus loin, je parle de tous ces sujets passionnants avec Marie Dollé dans le dernier podcast "Silicon Carne" de l’infatigable Carloz Diaz  👉https://lnkd.in/g625dqti)

Tu peux débattre et contribuer à ce rendez-vous en rejoignant les mille abonnés présents sur la plateforme Discord de Flint.

👾 Pour nous rejoindre, c'est ici !

Tu peux aussi m'interpeller directement par mail (benoit @ flint.media). Je réponds à tout le monde !

Dans la première édition de cette lettre, j'écrivais : "Je réalise aussi que, quelles que soient nos origines et nos niveaux de vie, nous sommes tous, au fond, extrêmement semblables, particulièrement lorsque nous laissons de côté nos artifices sociaux."

Cela a fait réagir Geneviève qui m'a envoyé cette belle réflexion :
 

"Ce sentiment de proximité humaine, je l'ai souvent ressenti et pas seulement dans les discussions, mais dans certaines expériences artistiques ou littéraires. Par exemple, j'ai lu les Essais de Montaigne en préparant mon agrégation, et le sentiment très fort que j'éprouvais, c'est que ce type, qui avait vécu presque 400 ans avant moi, dans un contexte historique et technologique tellement différent, je m'en sentais très proche, il participait de la même humanité que moi et il aurait pu être mon ami.
Dans le film, "les lettres d'Iwo Jima", je me suis fait la même réflexion:  ces hommes, des Japonais, en guerre contre les Américains, écrivaient des expériences, des sentiments, des aspirations qui me semblaient proches, profondément humaines aussi.
Je pense que c'est une expérience de pensée qu'il est bon de faire régulièrement (...) En particulier sur les réseaux sociaux, réhumaniser mentalement les gens, ne pas oublier qu'il y a des êtres humains derrière les écrans, avoir confiance dans le fait que beaucoup d'entre nous sont des braves gens qui ont envie de mener une vie bonne, cela change la vie, cela nous relie aux autres. (...) Et, c'est cela la religion, de "religere", relier... Continuer, coûte que coûte, à se sentir reliés. Je ne crois pas non plus en Dieu, mais moi aussi, je peux croire en la force de ce sentiment de lien."

Thibaut partage avec nous cette méditation sur ce qui pourrait nous rendre meilleurs. Ça m'a beaucoup interpellé... Et toi ?

"Les frontières prétendument artificielles qui séparent les hommes sont en fait souvent corrélées à la géographie et donc à notre environnement naturel. Cet excellent documentaire d'Arte sur l'Europe est là pour nous le rappeler.
On y apprend que les Islandais et les Scandinaves sont historiquement plus collaboratifs que les peuples plus nerveux et plus compétitifs de l'Europe Continentale. Il paraît que l'Islande a l'un des plus faibles taux de criminalité dans le monde. Sans doute son taux de haine est-il lui aussi bien moindre que celui des peuples européens. Pourquoi ? En partie parce que le climat rude et les ressources rares ont amené les populations du Nord à s'entraider.
Faut-il donc que le climat devienne vraiment pénible pour que les guerres cessent ? Je dois l'avouer : parfois, je me dis que les catastrophes météos qui s'abattent sur les USA ou sur la Chine ne sont pas que des mauvaises choses. A condition qu'elles frappent au coeur de la machine économique destructrice de ces empires envahissants. Exemples : interruption de data centers Google à Londres, arrêts d'usines en Chine. Cela doit les bousculer et affaiblir leurs ambitions impérialistes. Mon espoir est simple : que le climat affaiblisse tellement ces géants encombrants qu'ils n'aient plus la force ni les moyens de se faire la guerre à nos dépens !"

Si tu veux partager cette lettre, tu peux renvoyer vers ce lien.
Et si on t'a transféré cette lettre, tu peux aller t'abonner ici !

🥳 Bonne nouvelle : Flint (qui est l'éditeur de cette lettre) va mieux.
🥺 Mauvaise nouvelle : Flint n'est toujours pas rentable. Même si on est proche !

Nous sommes donc toujours aussi fragiles et ça nous amène à réfléchir à simplifier encore et encore notre modèle d'affaires, à être encore plus cohérents avec ce que nous aimons et savons faire, et avec ce qui t'est utile. Réflexion en cours donc (j'en parle un peu ici en vidéo)...

En attendant, nous venons de finaliser notre nouvel outil de création de newsletters intelligentes pour les organisations. Les retours sont positifs 😅 ! Selon les premiers utilisateurs, elles permettent de gagner du temps pour trouver des contenus inspirants (et de qualité) et les partager tout aussi facilement en y ajoutant son expertise. Mais nous avons vraiment besoin de nous faire connaître 🤯 !

Nous proposons donc depuis cette semaine de le tester gratuitement pendant 30 jours sans passer par un rendez-vous. Avec un paiement automatique par carte bleue ou virement 💳.

Si ça t'intéresse, je t'en parlerai plus en détail la prochaine fois. Et je te tiendrais, comme toujours, au courant des résultats, de l'état précis de nos finances et de ce que nous envisageons pour l'avenir.