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Procrastination : c’est bien ou c’est mal ?

Procrastination : c’est bien ou c’est mal ?

Procrastination : pour ou contre ? Vous êtes dans quel camp ? Eh bien, expliquent les scientifiques, ça dépend de la façon dont vous l’abordez.

Je ne sais pas vous, mais vu le nombre de pubs que je reçois sur Instagram me proposant de régler mon problème de procrastination, je suppose que j’ai un problème.

🙈 Toutes me font culpabiliser (et me proposent de me vendre leur méthode au passage…)

Lorsque j’ai évoqué la question sur Linkedin (sic), une amie m’a « rassuré » (enfin je ne sais pas…) que tout le monde recevait cette pub parce que les réseaux sociaux étaient un peu le paradis des procastinateurs.

Mais c’est bien ou mal ? Je veux dire : il faut lutter contre ou lutter pour ? Eh bien ça dépend des études 😅 Choisis ton camp procrastinateur ! ✊

Avant d’aller plus loin, des chiffres : la procrastination affecte de façon chronique 15 à 20% des adultes (même si une grande majorité s’en estime victime). Donc ne vous en faites pas trop non plus…

🔬 Une étude (INSERM) du cerveau par imagerie a identifié le problème : c’est notre cerveau qui calcule en permanence le bénéfice/coût d’une action. Plus le bénéfice semble éloigné et l’action ennuyeuse, plus on procrastine. Mais elle peut aussi être la conséquence d’un biais : « la tendance de notre cerveau à décompter plus vite les coûts que les récompenses ».

🧠 Et ce serait dans la nature de notre cerveau : la façon dont il est conçu fait « qu’on s’intéresse davantage aux tâches immédiates qu’aux tâches abstraites dans le futur », poursuit cette même étude. Nous avons aussi une tendance naturelle à éviter de traiter les sujets qui nous stressent.

Alors pour ou contre ?

🧯 Contre : elle fait baisser la performance et l’estime de soi, elle augmente le stress, le doute et le risque de dépression. Elle peut aussi avoir un impact négatif sur la créativité.

🛁 Pour : la science distingue les procrastinateurs actifs (qui procrastinent consciemment et l’assument) des procrastinateurs passifs (qui la subissent). On observe chez les premiers les mêmes effets que chez les non-procrastinateurs.
Elle permet notamment de ne pas agir uniquement pour calmer un stress et de prendre le temps. Une procrastination modérée peut aussi élever le niveau de créativité, « du moins lorsque les employés sont motivés et ont un travail qui leur donne l’occasion de générer de nouvelles idées » analyse le site Psynewsdaily. Enfin la rêverie a aussi des effets positifs sur notre stress, constate le neuroscientifique Michel Le Van Quyen.

💪 Comment faire ?

  • La motivation : ce que je fais a-t-il du sens ? Quels en seront les bénéfices réels ? S’il n’y en a pas, ça vaut peut-être le coup de procrastiner !
  • Utiliser des outils pour vous aider. Par exemple la matrice d’Eisenhower permet de prioriser et de prendre du recul par rapport à « ce qu’il faut faire maintenant »…
  • S’éloigner du stress social : il pompe notre énergie et fait baisser la maîtrise de soi.
  • Eviter les deadlines : ou alors faire en sorte qu’elles soient courtes, en découpant les tâches en micro-tâches.
  • Mais attention : trop de contrôle de soi rend le contrôle de soi suivant plus difficile, souligne Daniel Kahneman dans son livre « Système 1- Système 2, citant les expériences menées par le psychologue Roy Baumeister.
  • Essayer la méditation : la maîtrise de son impulsivité ne passe pas forcément pas le « contrôle » justement, mais par son observation sans jugement.
  • La volonté n’est pas la seule solution vers l’effort, il y a aussi « l’état de flux », qui nait de la passion et élimine la fatigue mentale (Kahneman).

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(Illustration réalisée avec l’intelligence artificielle de Midjourney)