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N’aie pas peur du bonheur – Flint Dimanche 55

N’aie pas peur du bonheur – Flint Dimanche 55

Ce matin je me suis réveillé en me demandant si j’étais heureux. Je sais ça va te paraître étrange. On vit dans un monde de fous. C’est la crise sanitaire, le pays vit sous perfusion en retenant son souffle, presqu’en attendant que ça passe. Ça va faire bientôt un an que l’on se dit que « vivement le retour à la normale », et ça va faire quelques mois que l’on commence à se dire que, bah, c’est notre vie de maintenant. Et si jamais je devais mourir demain matin, j’aurais donc attendu en vain ? C’est quoi le bonheur en temps de pandémie ?

C’est quoi le bonheur si je devais mourir demain ? Est-ce qu’il se cache tout de même quelque part ? Est-ce qu’on ne pourrait pas aller le chercher une fois par jour dans un rayon de dix kilomètres, et peut-être même tant qu’on veut puisque le nouveau confinement en 2021 c’est désormais pouvoir sortir quand on veut mais après avoir signé une attestation ? Est-ce qu’on ne pourrait pas avoir aussi une attestation de bonheur tant qu’on y est ?

Ce matin, je me suis dit, en pensant à la petite entreprise Flint, que nous étions sur un bateau, et que notre équipage faisait face, comme toi, à la tempête. Est-ce que l’on est malheureux quand on fait face à une tempête ? Est-ce que la tempête ne fait pas partie du voyage ? Ok, celle-ci est vraiment très très grosse, mais combien de vies sans tempêtes ? Et est-ce qu’une tempête c’est un échec ? Et c’est quoi la réussite ? Est-ce que c’est arriver à bon port ? Mais alors que penser de Christophe Collomb qui n’a jamais trouvé la route des Indes mais a découvert l’Amérique ? Privé d’un voyage sans tempête jusqu’aux Indes, à quel moment s’est-il senti heureux ?

Tu sais, je commence à me demander si on ne devrait pas arrêter de faire du bonheur un concept, et le transformer en sensation. Le découper en petits morceaux digestes, dont on savourerait chaque bouchée. A chaque jour sa tempête, qui nous oblige à nous concentrer, à travailler ensemble, à maintenir le cap tout en jouant avec le vent, et à chaque fin de journée une victoire.

Tu sais, lorsque j’ai décidé de lever des fonds pour Flint, au moment d’appuyer sur le bouton, nous nous sommes pris le premier confinement de 2020. Quand nous avons enfin levé des fonds, nous nous sommes pris la deuxième vague de la pandémie. Là, je me suis dit on va rester à quai, on va prendre le temps de bien se préparer. C’est à dire de renforcer la coque de notre navire, de nous doter de cartes et de boussoles, d’outils de travail capables de résister à plusieurs confinements, de former l’équipe pour la rendre plus solidaire et plus autonome, parce qu’en cas de tempête on a besoin que tout le monde soit à son poste, maitre de son métier, prêt à prendre des décisions très rapidement.

Nous avons transformé notre petite entreprise pour la rendre capable de traverser une mer agitée et imprévisible. Demain, nous prenons la mer. Enfin.

C’est pour ça que ce matin je me demande si je suis heureux. Et, oui, je suis heureux de chaque victoire que nous avons remportée dans la préparation de ce voyage qui, à maintes reprises durant cette période de préparation, nous a semblé impossible.

Nous avons notre feuille de route pour les six prochains mois. Dès le mois d’avril tu pourras admirer le nouveau bateau Flint. Il ne sera pas révolutionnaire, mais il te semblera plus propre, plus solide, plus cohérent. Avec une nouvelle offre d’entrée de gamme qui te semblera toute simple, mais qui est le résultat de centaines d’analyses de données. Ensuite, dès le mois de juin, tu découvriras le nouveau nouveau bateau Flint. Et en septembre, encore de nouvelles choses, mais construites sur des bases solides. On ne sait pas où nous mènera le voyage, et ce n’est pas grave si au final on découvre l’Amérique plutôt que la route des Indes. On se prendra des tempêtes, et même peut-être quelques vagues scélérates, mais on s’est mis en tête de célébrer après chaque obstacle quotidien une victoire collective.

On a un petit rituel, chez nous, c’est un truc idiot de développement personnel qui te semblera désuet, mais on le fait à chaque fois qu’on s’est pris une bonne grosse journée de merde. Tu sais, ces journées où rien ne marche comme tu veux. On appelle ça « les trois trucs ». A la fin de la journée, on se partage les trois trucs qu’on a fait dans la journée dont on est fier ou content. Et en général ça marche, même quand on peine à trouver au moins un truc. Alors on met une musique cool, on lève nos verres aux trois trucs et à l’océan qui tempête dehors, et on se dit à demain.

Réussir, ce n’est pas glorifier le risque, c’est bien sûr d’abord anticiper les risques, et c’est surtout prendre soin de soi, prendre soin de ses collaborateurs et de ses clients, prendre soin de chaque instant, pour être prêts quand l’imprévu frappera. Et on n’est jamais à l’abri d’un imprévu heureux. Et chacun d’entre-eux, échec ou réussite, est toujours une victoire à savourer précieusement avant de s’engouffrer dans l’océan du lendemain.

De la même manière, le nouveau Flint se voudra pour toi une ressource solide et souple pour affronter les terres agitées de l’information. On a même établi une carte.

Et on a réfléchi à quoi pourrait ressembler ce nouveau robot optimiste, plus mature et sûr de lui, prêt à affronter les océans de la surinformation. Et qui serait en même temps un bateau rempli d’outils et un phare. Je te le ferai découvrir en avant-première, pour que tu puisses finaliser la première mouture avec nous.

Prendre du recul

Quand tu est au milieu du chemin dans ta tempête, quand tu as du mal à voir l’horizon bouché, il est parfois utile de jeter un regard en arrière pour voir tout le chemin parcouru. Concernant la crise sanitaire, tu peux par exemple te demander quel serait le regard de l’Histoire sur ces années qui te semblent aujourd’hui si sombres ?

Cette semaine, l’historien Yuval Noah Harari, auteur de Sapiens a livré une longue analyse sur les leçons à tirer après un an de Covid-19, dans l’hebdomaire l’Express.

Une analyse optimiste, écrite à hauteur d’historien, mais qui pointe aussi les défis et les failles révélées par un an de gestion de la crise. Voici un résumé de sa réflexion en quelques lignes.

👉 2020 a montré que l’humanité était loin d’être impuissante face à la toute-puissance de la nature.

👉 Les prouesses de la biotechnologie : En janvier, 1 mois après les premiers signes avant coureurs de la Covid-19, les scientifiques avaient isolé le virus, séquencé son génome et publié sur Internet leurs informations.

👉 La puissance des technologies de l’information : Autrefois vous pouviez placer en quarantaine ceux qui avaient contracté le mal mais vous ne pouviez pas suivre les déplacements des porteurs, et si vous ordonniez à la population de se confiner, vous vous retrouviez avec une crise économique, une fracture sociale et une famine généralisée sur les bras. En 2020, l’automatisation et Internet ont rendu les confinements viables, en tout cas dans les pays développés.

👉 La révolution numérique a totalement changé la donne : la Covid-19 n’a eu aucune incidence significative sur la production mondiale de denrées de base, le commerce international pour les distribuer a pu fonctionner sans trop de problème parce que les besoins en main d’oeuvre sont limités . Si le tourisme mondial a dévissé, le commerce maritime ne s’est contracté que de 4%.

👉 Le télétravail a beaucoup d’inconvénients, au premier lieu desquels de très lourdes répercutions psychologiques. Mais le simple fait que ce soit possible est déjà incroyable.

👉 Bien sur tout ne peut pas être dématérialisé. L’année Covid a mis en évidence le rôle prépondérant que jouent beaucoup de professions à bas salaire dans le fonctionnement de la société. Ils sont devenus notre lien vital avec le monde réel.

👉 Mais à mesure que le monde s’automatise et se numérise nous nous exposons à de nouveaux dangers. Les gens se demandent souvent ce que sera la prochaine Covid. Il y a fort à parier que ce sera une attaque contre nos infrastructures numériques.

👉 Autre limite mise en évidence par la pandémie : la science ne peut pas remplacer la politique. Même si les données sont précises et fiables nous devrons toujours nous demander : qu’est-ce qui compte ? Qui décide de ce qui doit compter ?

👉 La dématérialisation et la surveillance mettent en péril notre vie privée et ouvrent la voie à l’émergence de régimes totalitaires. C’est aux politiques et non aux ingénieurs de trouver le bon équilibre entre surveillance nécessaire et un cauchemar dystopique. Quand on renforce la surveillance des particuliers, il faut aussi renforcer la surveillance envers l’Etat et les multinationales. Il ne faut pas non plus permettre la concentration trop importante de données entre les mêmes mains.

👉 Une des raisons qui explique le décalage entre les prouesses scientifiques et l’échec des politiques est que les premiers ont coopéré à l’échelle internationale.

👉 Les politiques devraient se mettre d’accord sur au moins trois enseignements:

1) Protéger nos infrastructures numériques.
2) Investir davantage dans les services de santé publique.
3) Mettre en place un dispositif international de surveillance et de prévention, des pandémies digne de ce nom.

👉 Si demain une pandémie plus mortelle s’abat sur l’humanité, il ne s’agira ni d’une calamité incontrôlable, ni d’un châtiment divin. Ce sera un échec humain et, plus précisément un échec politique.

👁 Lire l’analyse de l’historien Yuval Noah Harari dans l’Express.

Qu’en penses-tu ?

Être sincère

Pour traverser une crise, il faut avoir le courage de la sincérité. Avec soi-même bien sûr, mais aussi avec les autres. C’est l’exercice auquel s’essaie l’entreprise française de prêt-à-porter engagé « Bonne Gueule ». J’ai la chance d’avoir Geoffrey Bruyère, son co-fondateur, dans le board de Flint, donc je regarde toujours très attentivement ce qu’il fait.

Je t’invite à regarder la vidéo qu’il a partagé avec ses clients il y a quelques jours, en compagnie de son associé. J’ai trouvé ça très inspirant et touchant. Tu me diras.

👁 Voir la vidéo des fondateurs de « Bonne Gueule »

Ce billet est un extrait de la lettre hebdomadaire « Flint Dimanche », qui explore avec toi comment nous pouvons mieux nous informer dans un monde rempli d’algorithmes. Pour la recevoir, abonne-toi à Flint ici. Tu recevras également gratuitement chaque jour une sélection de liens personnalisée, envoyée par l’intelligence artificielle de Flint.