Flint

Flint Production

Peu importe le chaos qui t’entoure

Peu importe le chaos qui t’entoure

Bon, au lendemain du lancement du nouveau Flint, je me suis senti d’un coup trèèèèèès fatigué. Mais joyeux. Et comme je t’ai promis de t’écrire tous les dimanches, quitte à te faire juste un salut amical si je n’avais rien à te dire alors voilà, je te fais juste un salut sobre de dimanche matin.

Je t’écris tandis qu’une sorte de déluge s’abat derrière ma fenêtre, le ciel est incroyablement lourd, presque noir, tendu, il se libère. Je trouve que la vie est belle. Je ne sais pas toi, mais je me sens heureux d’être là où je suis, de faire ce que je fais, de le partager avec toi, parce que ça a du sens. La vie est quelque chose de singulier. Ele peut paraître morne ou effrayante, mais elle s’électrise de ces petits efforts que nous faisons quotidiennement pour tenter d’écrire quelques mots sur la maille maladroite de nos existences. Parfois c’est juste une lettre. D’autres fois, c’est une phrase entière. À la fin ça ne fait pas toujours de la vie un roman. Mais c’est cette persévérance de ne jamais lâcher, ni le sens, ni l’émerveillement, qui donne cette saveur particulière à tout. Enfin je trouve. Il pleut vraiment beaucoup dehors. C’est le déluge total ici.

C’est dans ces moments là que tu as envie d’avoir une vieille maison de pierre et une cheminée. Le feu de cheminée ne rend vraiment heureux que lorsque la pluie tonne dehors. C’est en pensant à ça que je me dis : peu importe le chaos qui t’entoure, l’important c’est de trouver une cheminée.

Voilà. Je m’arrête là ! J’ai encore reçu beaucoup de maximes de vie cette semaine, de la part des joyeux lecteurs de Flint Dimanche. J’en partage quelques-unes avec toi. Certaines m’ont fait sourire, d’autres m’ont fait réfléchir, ou m’ont tout simplement inspiré. Tu peux toujours m’envoyer les tiennes, si ça t’inspire. Je les publierai dans les prochaines lettres. Là, tu vois, je commence à avoir un bon stock de phrases de vie à partager ! Si ça continue, on pourrait en faire une rubrique hebdomadaire à intégrer dans le nouveau journal personnalisé Flint, une phrase de vie par semaine, tu en penses quoi ? Allez, je commence avec Aurélie !

📝 Nos phrases de vie

Aurélie partage une maxime bien connue, mais c’est ce que cette phrase lui inspire qui est intéressant :

« « Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse« . Elle me vient de ma mère, et je dois dire qu’elle a beau être simple, elle a tout changé pour moi et m’a fait percevoir le monde différemment. Une formule efficace pour exprimer l’empathie, que j’utilise aujourd’hui auprès de mes enfants.
Je me demande si ça vient de la Bible ?


Bref, au delà de l’empathie, ça m’a permit autre chose : en me mettant régulièrement à la place des autres, j’ai appris très simplement à ne pas juger. C’est vraiment quelque chose qui me caractérise et que j’aimerais transmettre (je vois tellement de gens qui ne pense qu’à leurs propres interêts, enfermé dans un egotrip). »

Alain s’est souvenu d’une phrase qui, nous écrit-il, une fois n’est pas coutume, vaut peut-être mieux que des actes :

« Enfant, alors que je venais de faire une bêtise, mon père me dit de venir le voir et au lieu de m’en “coller une” – pratique relativement répandue a l’époque – me déclare d’une façon très calme et sans cri: “considère que tu l’as reçue !

Cette phrase m’a construit et je m’en inspire toujours plus de 45 ans après “les faits” (dont je n’ai aucun souvenir !) pour tout type de sujets car elle m’a montré la puissance des mots et de la bienveillance par rapport à la facilité de toute brutalité.

J’applique encore aujourd’hui cette “méthode” dans l’éducation de mes propres enfants, dans mes relations professionnelles et dans tous mes rapports humains en général pour comprendre et désamorcer des conflits ou sortir d’une situation compliquée !

C’était une “phrase simple” de mon père – qui l’était et j’essaye aussi de l’être car la simplicité est une grande vertu face à la sophistication de notre temps – dont je me souviens encore ! »

Michel a trouvé un vieux document de son grand-père dans un carton surgi du passé. Ce texte surprenant nous parle de la « juste-mesure ». Pas si vieux que ça finalement !

« Un petit document précieux (pour moi) trouvé il y a quelques décennies dans les papiers privés de mon grand-père. Tapé sur sa grosse Remington, par lui-même sûrement, sans doute à l’attention de ses enfants, donc vers 1930-35. Ci-joint le trésor, mais je t’autorise une petite flemme et te le transcris ci-dessous, majuscules comprises :

« Permettez à un ingénieur, ancien élève d’une Grande Ecole et ancien Combattant de la Grande Guerre, d’apporter sa contribution à la campagne contre la pénétration juive.

L’emprise se constate dans tous les domaines ; voici les noms que je relève en feuilletant l’annuaire des 5 ou 6 promotions voisines de la mienne : Galeziwski, Guetchel, Lehman, Aron, Blum, Isaac, Gruss, Halbronn, Ehrhardt, Bloch, Kuhn, Bloch, Borgoltz, Ullman, Waldmann, Levy, Hadamard, Meyer, Heine, Levy, Seligman-Lui, Simon ….

Sans commentaires … !

P.S.- Je m’aperçois que c’est la liste des Morts pour la France que je consultais. Que ceci nous garde des jugements sommaires, et de tomber d’un excès dans l’autre. »

Bon, est-ce de lui ou l’a-t-il simplement copié ? en tout cas ça lui ressemble. Polytechnicien, soldat, plus tard résistant puis capitaine d’industrie tendance humaniste, mais ce n’est pas par lui que j’ai su tout cela. Je ne l’ai connu que comme un vieux monsieur (comme moi aujourd’hui), avec bretelles lunettes et chapeau indévissables, jardinier infatigable, et conduisant prudemment une brave Aronde parce que la grosse 15 non, ses bras ne pouvaient plus. Le seul enseignement explicite qu’il m’a alors transmis, c’est celui de la « juste mesure ». Et j’ai mis bien longtemps à peser tout le poids de ces deux mots, pris un par un et ensemble. Justice, justesse, clairvoyance, humilité, modération, respect, et aux deux bouts de la chaîne évidemment, Amour. »

Je termine avec Tiphaine, qui m’a beaucoup interpellé avec cette maxime sur le doute… Tu me diras ce que ça t’inspire.

« « En cas de doute, de pas s’abstenir » l’idée ce n’est pas de foncer tête baissée, mais de suivre son intuition. S’il y a un doute, mais qu’au fond de soi on ne le sent pas, alors c’est qu’en réalité il n’y a pas de doute : on sait que c’est non. Si on doute mais qu’on hésite vraiment, alors c’est qu’une part de nous sait qu’il faut y aller mais n’ose pas vraiment. Dans ce cas : ne pas s’abstenir et dire oui aux surprises de la vie !

Tu peux m’envoyer toi-aussi tes maximes de vie. Et tu peux surtout me parler directement en répondant à ce mail (ou en m’écrivant à benoit@flint.media). Je réponds à tout le monde !

Tu peux aussi rencontrer et échanger avec plus de 700 lecteurs et utilisateurs de Flint (et donc moi-même) sur la plateforme Discord, en allant ici.

Passe un beau dimanche que j’espère quand-même ensoleillé !