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Les pièges du cerveau : le biais d’ancrage

Les pièges du cerveau : le biais d’ancrage

Sur un sujet donné, on pense tous d’une manière qui nous est propre. Mais est-ce que tu t’es déjà posé la question pourquoi ? Il y a un élément qui va grandement impacter la base de ta réflexion et tout ce qui en découle : la première information que tu reçois. Cela relève du biais d’ancrage

Pour bien comprendre comment agit ce biais, il faut voir la rĂ©flexion comme un cheminement dans ton cerveau. Pour mener une rĂ©flexion, tu pars d’un point A pour arriver Ă  un point B. Ce qu’il faut savoir, c’est que A influe sur le chemin que tu vas emprunter, et donc sur la finalitĂ© B. Le biais d’ancrage reprĂ©sente la difficultĂ© que l’on a de se dĂ©tacher de la première information que l’on obtient sur un sujet. Ton cerveau va se focaliser sur ce premier Ă©lĂ©ment, qui aura toujours plus de poids que les nouvelles indications disponibles après, quelle que soit leur pertinence ou leur lĂ©gitimitĂ© (La Toupie). 

Ce biais a été mis en lumière par deux psychologues, Amos Tversky et Daniel Kahneman en 1974. Ils le définissent comme le résultat d’un ajustement insuffisant du cerveau aux différentes informations qu’il reçoit. À l’ère des réseaux sociaux, couplé au biais d’autorité, le biais d’ancrage peut rapidement intervenir : la parole d’experts, de militants ou de journalistes peut parfois beaucoup peser sur la réflexion d’un utilisateur, surtout si ce dernier n’a pas beaucoup d’opinion sur le sujet en question (Wikipédia)

Prenons un exemple. Le Covid a Ă©tĂ© une crise mondiale sans Ă©quivalent. Rapidement après son arrivĂ©e en France dĂ©but 2020, le Covid-19 a Ă©tĂ© qualifiĂ© de “grippette” sur les rĂ©seaux sociaux, terme relayĂ© par plusieurs chaĂ®nes d’informations en continu. Ă€ partir de lĂ , le biais d’ancrage a fait son Ĺ“uvre. Une Ă©tude de l’École des hautes Ă©tudes en santĂ© publique (EHESP) a montrĂ© qu’en avril 2020, une part non nĂ©gligeable de Français minimisait les dangers du virus, et ce malgrĂ© les efforts des autoritĂ©s, des experts et des mĂ©dias pour sensibiliser sur sa dangerositĂ©. Ces personnes ont tout simplement subi le biais d’ancrage, en gardant Ă  l’esprit la comparaison initiale avec une “grippette”. Concrètement, le biais d’ancrage, entre autres, a pu limiter l’ajustement des comportements pour Ă©viter la propagation (gestes barrières, port du masque, respect du confinement) (The Conversation). 

Pour aller plus loin 

→ Julien Goldszlagier, vice-procureur de la République, a étudié l’impact du biais d’ancrage dans le domaine judiciaire (Cairn), 
→ Une vidéo illustrative de ce biais par Science Étonnante, comportant des exemples concrets d’application