🦋 Ce matin, je voudrais partager avec toi un peu de magie. Une magie toute simple et pourtant féérique. As-tu déjà entendu le son d’un battement d’ailes de papillon ? Tu vas forcément me répondre « non », puisque ce son est inaudible, un parfait et joli silence de la nature. Sauf que ce silence est valable pour un seul papillon, voire quelques dizaines, mais ce n’est plus le cas lorsqu’il s’agit de millions de papillons réunis. 

☀️ Imagine donc un essaim de monarques, ce papillon orange aux nervures noires et taches blanches, dans une forêt de pins du Mexique où il vient s’installer pour l’hiver, après 4 000 km de migration. A cette période-là, les papillons monarques recouvrent, en grappes, entièrement les feuilles et les branches des arbres. Et battent des ailes simultanément.

🎵 Ils réalisent alors « le son le plus rare du monde » selon Phil Torres de The Jungle Diaries. Un son à écouter ici (à partir de 3’35) totalement enchanteur, comparable à celui d’une cascade, mais avec les plus intenses notes de légèreté suspendues dans les airs…

🦋 Ce matin, j’aimerais me pencher avec toi sur le destin de la maladresse. Celle qui fait écrire mal… les adresses ! Et qui rend ainsi une enveloppe impossible à acheminer vers son destinataire. Une adresse erronée, incomplète, un destinataire inconnu, un expéditeur anonyme : il n’en faut pas plus pour que le destin change d’itinéraire.

💌 La première étape de ce chemin, c’est le centre postal de Libourne, en Gironde, ouvert en 1967 pour recevoir les plis perdus. Il en arrive 20 mille par jour, comme le relate Le Figaro dans son reportage sur ce centre de tri pas ordinaire.  L’espoir d’être renvoyés, après ouverture et recherche d’indices par ces postiers, détectives malgré eux, est bien maigre. La majorité de ces lettres finit à la poubelle de recyclage. Mais d’autres ont pu être lues, entendues et même exposées, après avoir été récupérées par l’artiste Adrianna Wallis qui en a fait depuis 2017 la matière de son projet « Les lettres ordinaires ».

💫 Lettres d’amour, de rupture, de colère ou de joie, lettres thérapeutiques aux adresses fantaisistes, le nombre quotidien de ces intentions égarées laisse songeur. De même que l’effet papillon d’une simple coquille sur une enveloppe blanche…

🦋 Ce matin, je voudrais partager avec toi une histoire aux allures de fable. L’histoire du pot de confiture qui voyagea de la Lorraine au Texas, il y a 140 ans.

☀️ Une archéologue américaine, qui travaille sur l’histoire des premiers colons à la frontière du Texas, trouve, au milieu d’une décharge du comté de Hill, un fragment de verre de pot de confiture. Une croix lorraine gravée dans le fond du pot la met sur la piste d’une entreprise de Bar-le-Duc, spécialisée dans la confiture de groseilles épépinées à la plume d’oie !

🍒 L’archéologue contacte la gérante de l’entreprise familiale et apprend que le grand-père de cette dernière envoyait deux mille pots de confiture tous les deux mois aux Etats-Unis, à la fin du XIXe. Elle date ainsi sa trouvaille entre 1880 et 1915, confortée par la couleur violette du verre due aux rayons de soleil et à un procédé de traitement datant de cette époque. Des découvertes qui semblent anodines mais qui aident à reconstituer l’histoire des premiers habitants des ranchs de ce comté. 

💫 Et si l’anodin portait en lui des histoires fascinantes pour qui le regarde avec curiosité ? Regard à porter ce matin sur le pot de confiture qui traîne nonchalamment sur la table du petit-déjeuner…

🦋 Ce matin, je voudrais partager avec toi une réflexion sur le jardin et le jardinage. Cette activité en prise directe avec la nature, on le sait, a des vertus indéniables : elle permet de se détendre, déstresser, respirer, se reconnecter avec la terre et le vivant et ainsi se recentrer voire même se re-concentrer.  Bref, “jardiner rend heureux les gens sans qu’ils s’en rendent compte”, comme le dit si bien le paysagiste et écrivain Gilles Clément dans un entretien du 1 hebdo. 

☀️ Mais au-delà de l’utilité ou de la détente que le jardin procure, le botaniste implante un autre concept qui fait encore plus de bien : l’espoir. “Pour moi le jardin offre un territoire mental d’espérance : mettre une graine en terre, c’est placer un espoir dans le lendemain. C’est renoncer à la nostalgie du passé et accepter le mouvement, le devenir.”

💫 Et si le bonheur et l’espoir résidaient parfois tout simplement dans un bouton de rose prêt à éclore sur la nouvelle tige du rosier ? 

🦋 Ce matin, j’aimerais te donner à voir un monde que l’on ne soupçonne pas, que l’on tente parfois de deviner mais en vain, celui que l’on ne voit pas à l’oeil nu : les paysages mystérieux et sublimes de l’infiniment petit.

☀️ Ces images du micromonde, (à voir ici), produites et publiées par le CNRS,  obtenues grâce aux progrès de la microscopie, sont fascinantes d’un point de vue esthétique et d’un point de vue intellectuel. Des procédés chimiques, biologiques ou encore des expériences de micro-électronique sont littéralement transformés pour nos yeux en tableau cubiste, photographie minimaliste, art abstrait ou performance de pop art. 

💫 De quoi poser un regard encore plus émerveillé et poétique sur chaque parcelle du monde qui nous entoure ou qui nous compose. Et se dire que la réalité est parfois encore plus spectaculaire et déroutante que notre imaginaire.

🦋 Ce matin, j’aimerais partager avec toi une bonne nouvelle. Parce que c’est important les bonnes nouvelles, surtout le matin. Le kiwi chante de nouveau. Non, pas le fruit vitaminé que tu es en train de manger pendant ton petit-déjeuner. Le kiwi, l’oiseau emblématique de la Nouvelle-Zélande. 

🎵 « C’est fabuleux, nous sommes si heureux ! » : la joie des observateurs annuels de cet oiseau rare et très menacé est vraiment communicative. L’observation se déroule dans les forêts et terres agricoles de la pointe nord du pays, le Northland, qui abrite encore cette espèce à l’état sauvage mais sous haute protection face aux prédateurs. Et les résultats sont réjouissants : 50% des sites silencieux en 2016 offrent cette année des chants de kiwis. Dans certaines localités, leur nombre a même significativement augmenté. Et non seulement l’oiseau apparaît dans de nouveaux lieux, mais il est toujours bien présent dans ceux des études précédentes. 

☀️ Mais à quoi ressemble le chant du kiwi ? Voilà de quoi en entendre un peu plus, du sifflement perçant du mâle au chant plus guttural de la femelle : des sons inhabituels qui nous viennent de loin et qui apportent leur lot de sourires et d’espoir jusqu’à nous. 

🦋 Ce matin, j’aimerais partager avec toi une mise en perspective originale. Celle du lien entre les cathédrales et les petits pois. Non, ce n’est pas fantasque : l’idée émane de l’exposition Histoire naturelle de l’architecture, au Pavillon de l’Arsenal à Paris, dirigée par Philippe Rahm, docteur en architecture, qui « met en lumière le rôle des conditions naturelles, physiques, biologiques ou climatiques dans l’histoire de l’architecture. »

🌱 Alors quid des pois ? Les légumineuses riches en protéines sont entrées dans l’alimentation autour de l’an 1000 grâce à de nouvelles pratiques agricoles. Elles mettent fin à une période de disettes et de faible énergie, basée sur une alimentation pauvre, pendant le Haut Moyen-Âge, où l’on ne construisait que des bâtiments sommaires.  

☀️ Avec ces nouvelles forces musculaires, l’architecture gothique pointe son nez et le lève très haut vers le ciel. En France, près de 80 cathédrales et 500 grandes églises sont ainsi construites entre 1050 et 1350. 

💫 Un bien joli lien entre imagination, créativité, outils et énergies qui font jaillir le génie, et une utile réflexion sur les interconnexions qui écrivent les pages de toutes nos histoires.

🦋 Ce matin, je voudrais te raconter une histoire. Celle de l’orchidée Serapias parviflora, une espèce plutôt rare, à petites fleurs aux tons rouges, éteinte au Royaume-Uni depuis 2009. Cette année-là, la dernière colonie observée, qui datait de 1989, a péri. Depuis, plus aucun signe de cette fleur dans le pays. 

🌺 Et soudain la voilà de retour ! Toute seule, comme une apparition magique, dans un jardin… sur le toit d’un immeuble de 11 étages d’une banque japonaise, en plein coeur de La City à Londres ! L’écologue qui s’occupe de ce jardin un peu fou et en recense tous les mois la riche biodiversité a trouvé là 15 plants de la fameuse orchidée. Une découverte excitante mais totalement mystérieuse ! Les minuscules graines de cette fleur ont-elles voyagé depuis le sud de l’Europe et traversé la Manche avec le vent pour atterrir sur ce toit de La City ? Attendaient-elles dans la terre amenée dans ce jardin depuis dix ans pour éclore ? Le débat reste entier entre botanistes. 

✨ Une enquête aussi passionnante qu’un bon polar sur la plage et un mystère qui flirte avec une certaine magie : celle toute naturelle de chaque beauté fragile qui nous entoure.

🦋 Ce matin, j’aimerais que tu te sentes encore plus riche. Alors tu vas me dire que tu l’es déjà de tes amis ( « c’est dit » ), de tous les êtres chers qui t’entourent, ou même de ta fortune. Mais peut-être n’as-tu pas pensé à compter dans cette liste une autre source de richesse : les oiseaux. 

🕊 Une étude de chercheurs allemands publiée dans la revue Ecological Economics suggère que plus on a d’espèces d’oiseaux autour de nous dans notre vie quotidienne, plus on se sent bien. Un bien-être quasi-similaire à celui que l’on ressent… quand on a davantage d’argent ! Ainsi, une hausse de 10% d’espèces d’oiseaux dans l’environnement direct et une hausse de 10% de revenus sont associées à une même augmentation de la satisfaction pour les 26 000 Européens interrogés.  

☀️ Encore une bonne raison de lever les yeux, marcher le nez en l’air, s’émerveiller et prendre le temps de compter des battements d’ailes, dans une jolie quête de joie de vivre. 

🦋 Ce matin, je voudrais te faire prendre des trains à travers la plaine comme dirait un certain Alain. (Bashung si tu cherches la référence). Mais de jour et sans mentir. Te faire oublier la vitesse, celle du TGV, celle de la fusée de Thomas Pesquet, celle de ton temps chronométré de ce matin à vitesse grand V.

🌿 Que dirais-tu de renouer avec la lenteur des paysages qui défilent presque à l’arrêt, pour te faire savourer pâturages, littoral lumineux, petits villages qui se dessinent au loin, collines verdoyantes ou cimes enneigées ? Se hâter lentement, profiter du voyage plutôt que penser à l’arrivée au plus vite ? C’est ce que propose le livre Slow Train de Juliette Labaronne repris par un article du Monde qui sélectionne cinq voyages en train en France qui durent entre 2h15 et 6h pour reprendre goût à la lenteur et à l’observation. Au choix : Paris-Calais, Orléans-Le Croisic, Clermont Ferrand- Nîmes, Nice-Tende ou encore Dole-Saint-Claude. 

💫 Et si voyager dans le temps était finalement juste laisser le temps au voyage ?