Il y a quelques semaines, le troisième rapport du GIEC est sorti. Au-delà de ses conclusions guère optimistes, comment peut-on réussir à s’informer sur les enjeux du réchauffement climatique ? En comprendre la complexité et parvenir à dégager des solutions concrètes, tout en gardant l’esprit au clair ?

💡 Entre bases théoriques, pièges à éviter et sources à suivre, voici quelques pistes et outils à emporter pour s’informer de manière efficace sur ce sujet complexe.

💡 À la fin de l’épisode précédent, nous évoquions le coût environnemental du fonctionnement de certains algorithmes. Pourtant, on entend aussi que l’intelligence artificielle pourrait aider à endiguer le changement climatique. Qu’en est-il vraiment ? C’est ce qu’on explore ce matin.

🪶 Ce matin, on laisse la plume au physicien Greg de Temmerman. Il revient sur la publication du think tank Zenon Research début février, qui se penche sur les réserves terrestres de métaux, nos besoins en la matière et nos capacités d’extraction.

Souviens-toi, début janvier, nous évoquions trois pistes pour réfléchir à l’impact écologique de nos usages numériques. Parmi elles, il y avait la question du poids énergétique de nos consommations de données : faut-il supprimer tous ses e-mails ? Regarder moins de vidéo en streaming ?

Dans un article de blog, le co-fondateur de l’hébergeur Gandi.net et porte-parole du Parti Pirate Pierre Beyssac soutient que réfléchir de cette manière, c’est plus ou moins s’embêter pour rien : le coût écologique de nos usages en ligne est minime par rapport à celui des outils que nous utilisons pour nous connecter. J’ai voulu en savoir plus, alors je suis allée lui poser trois questions.

Utiliser Netflix ou envoyer un mail émet de 4 grammes à 400 grammes d’équivalents CO₂… oui et alors ? Qu’est-ce que cela signifie ? L’expression d’“équivalent CO₂” très souvent utilisée dans les médias est une notion particulièrement technique, mais très pratique pour comparer les effets environnementaux de diverses sources, qui rejettent des gaz différents. Il m’a semblé important de m’y attarder avec toi pour faciliter l’usage de cette mesure. Tu vas voir, c’est plus concret qu’il n’y paraît.

“Si t’es pour le nucléaire, t’es inconscient, c’est hyper dangereux pour la population et la planète !”, “Si t’es contre, t’es complètement à l’ouest, comment veux-tu qu’on arrête le changement climatique !” On est pas bien là, bloqués dans un faux dilemme qui empêche toute réflexion ? Le faux dilemme est un sophisme, comme ceux que critiquait Aristote. C’est une logique argumentative qui bloque le débat : t’es pour, t’es avec moi, t’es contre, tu es contre moi. Sauf que la vie est plus complexe que cela et que laisser la place à la nuance permet aussi d’ouvrir de belles pistes de réflexion. Pour les cultiver, l’imagination est ta meilleure alliée puisqu’elle permet d’esquisser de nouvelles alternatives.

Et toi, tu as d’autres exemples de faux dilemmes fréquents dans l’actu qui mériteraient qu’on se penche dessus ?

« Dématérialisés », nos usages numériques ? En es-tu vraiment sûr(e) ? Aujourd’hui, on se penche sur quelques effets de nos usages connectés sur le monde réel. Par exemple les composants de nos outils informatiques : leur production recouvre de véritables enjeux géo-stratrégiques, logistiques et écologiques. Et quand on stocke nos mails par milliers, quel est l’effet sur le climat ? Différents chiffres sont brandis, ici et là, et certains soulèvent de vrais débats. Dernière piste de réflexion : derrière la simplicité de la commande en ligne, il y a la livraison. Et l’on se rend compte que calculer l’empreinte écologique d’Amazon est singulièrement compliqué…

Ce matin, on laisse la plume à Hannah Ritchie, responsable de la recherche de la base de données Our World In Data. Elle attire notre attention sur quelques idées reçues concernant les émissions de CO₂ des pays liées à leurs importations et à leurs exportations.

💡 Tu te souviens, il y a quelques jours, lorsque nous te parlions des dégâts environnementaux de ta boîte mail ? En réalité, tous nos outils numériques polluent. Et chez Flint, on aime bien réfléchir à l’impact environnemental de nos activités du quotidien, pour ne pas rester dans l’illusion que nos outils numériques sont uniquement dématérialisés. Aujourd’hui, penchons-nous sur le cas du streaming vidéo.

💻 Le streaming vidéo est massivement utilisé en France, puisqu’en 2020, 46% des internautes français avaient accès à un service de vidéo à la demande par abonnement, comme Netflix, Disney+ ou MyCanal. YouTube, utilisé par 46 millions de Français chaque mois, est aussi considéré comme une plateforme de streaming vidéo.

🏭 Comme pour les mails, ces services nécessitent le stockage de données dans des data centers, responsable d’une pollution croissante. Et plus la qualité de la vidéo augmente, plus l’énergie pour stocker ses données est conséquente.

🔎 Mais alors, combien pollue le streaming vidéo ? On se retrouve face à une bataille de chiffres : certains l’estiment à 400 grammes d’équivalent C02 par heure, lorsque d’autres ne la chiffre qu’à 36 grammes d’eqCO2.

Une chose est sure, le streaming vidéo pollue, plus ou moins selon le type de réseau utilisé et la qualité de vidéo choisie.

Ce matin, on laisse la plume à Serge Zaka, chercheur en agroclimatologie à l’Intelligence Technology Knowledge (ITK). Il souhaite étayer notre esprit critique sur les nouvelles habitudes de consommation locale.